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«J'ai été complaisant quelque part!»
SIDI SAID AU PROCÈS KHALIFA
Publié dans L'Expression le 11 - 02 - 2007

Les débats ont porté sur des précisions sur les dépôts d'argent de la Cnas et de la CNR
L'annonce de la venue de Sidi Saïd, secrétaire général de l'Ugta et de Boudjerra Soltani, président du MSP et ministre d'Etat, ont marqué l'événement pour la journée du samedi, reléguant au second plan la poursuite des auditions des accusés concernant les dépôts de la Cnas et de la CNR, pourtant aussi importants de par les montants engagés et dont une grande partie a été perdue sans être récupérée.
La présence des deux personnalités ont pesé sur le cours des débats en prolongeant le suspense d'autant plus que convoqués pour la matinée, leurs auditions ont été retardées pour la fin d'après-midi.
Le premier qui a fait son entrée devant le tribunal aux environs de 16 heures a répondu aux questions de la présidente en tant qu'ancien président du conseil d'administration de la Cnas pour ce qui est de la décision de placer 10 milliards de dinars à la banque Khalifa. Les responsables de cet organisme ont laissé des doutes concernant l'implication de Sidi-Saïd sur ce placement important. Ce dernier de par sa stature d'homme politique, a bien pesé ses mots devant les questions pertinentes de la juge pour situer les responsabilités. Il a d'autant plus parlé à l'aise qu'il n'est pas impliqué dans des affaires de largesses ou de couverture.
Les débats ont été centrés sur ce fameux PV du conseil d'administration en date du 12 février 2002 autorisant le placement de l'argent de la Cnas à la banque Khalifa.
«Certes, j'étais quelque part complaisant. Toutefois, j'avais signé ce PV avec les résolutions à la suite d'une demande émanant du directeur général de la Cnas du fait qu'on m'avait dit qu'il y avait urgence en tenant compte du PV du conseil d'administration en avril 2001, portant sur le dépôt de l'argent de la Cnas au niveau des banques en vue de faire fructifier l'argent de la caisse. Notre intention était de défendre les intérêts de la Caisse et des travailleurs», a-t-il dit
Il a déclaré ne pas être au courant du premier dépôt avant même la signature du PV.
Confronté au directeur général de la Cnas qui a déclaré avoir informé le conseil en lui donnant le feu vert, l'ex-président maintiendra, contre vents et marées, qu'il ne l'avait pas. Devant cet imbroglio de taille, la juge demande des preuves écrites et des documents qui attestent de la véracité des déclarations et des faits en renvoyant le témoin et l'accusé dos à dos.
Avant cette chaude explication, comme on n'a pas l'habitude de vivre, les débats ont porté sur des précisions sur les dépôts d'argent de la Cnas (Caisse nationale d'assurance sociale) et de la CNR (Caisse nationale des retraites). La présidente du tribunal criminel de la cour de Blida a appelé, hier matin, M.Menad Mustapha, directeur des finances de la Cnas et accusé dans l'affaire Khalifa, et de M.Azzi Abdelmadjid, membre du conseil d'administration et de son bureau au niveau de la CNR.
Le premier a avoué devant le tribunal que c'était le conseil d'administration de la Cnas qui avait l'exclusivité de décider le lieu du placement de l'argent de cet organisme.
Avec cette réponse, la juge lui posa la question suivante: «Y a-t-il eu vraiment réunion du conseil d'administration le mois de février 2002?» «Il n'y avait pas eu de réunion à ma connaissance», dira-t-il avant d'ajouter que son bureau était distant de 100 mètres du lieu de la salle de réunion et qu'il n'était pas toujours informé de ce genre de travaux.
La juge essaya de le coincer autrement en lui lançant la remarque suivante: «Mais vous aviez exécuté les décisions du conseil avant même la pseudo réunion.» L'accusé dira qu'il était cosignataire avec le directeur général de la Cnas avant d'ajouter: «Aujourd'hui, je vois plus clair. Je reconnais qu'on n'avait pas attendu les 45 jours qui suivaient notre envoi au ministère, relatif à son accord au placement.»
M.Menad essaya toutefois de se défendre en informant la juge que la Cnas était la dernière caisse à avoir déposé son argent à la banque d'El Khalifa en ajoutant le fait que les autres Caisses (allusion faite à la Casnos et la CNR) n'ont pas été inquiétées par le ministère du Travail, et les a encouragées à suivre leur exemple.
A ce moment, la juge rappela que la Cnas avait déposé 10 milliards de dinars. Elle lit un passage de lui relatif à sa véritable mission: «Le directeur financier est agent chargé des opérations financières. Il est tenu de refuser toute dépense même accordée par le conseil d'administration et non approuvée par le ministère.»
Se sentant malmené, il répliqua que le recours à la banque El Khalifa était dans le cadre de placement d'argent et non une dépense. Toutefois, si le ministre avait réagi contre ce placement, «j'aurais tout simplement retiré l'argent. Cela est évident». Une manière de renvoyer la balle dans le camp de Soltani ou Sidi-Saïd, les responsables de tutelles hiérarchiques à l'époque.
«Et les avantages?» lui lança la juge. «Je n'ai bénéficié d'aucun avantage sauf un déplacement à St Etienne pour un stage dont la billetterie a été prise en charge par Khalifa Airways, dans le cadre d'une convention liant les deux parties.» Il précisera que tout a été perdu excepté les intérêts qui ont été récupérés.
La juge, qui avait décidé d'aller jusqu'au bout avec cette histoire des Caisses, décida de faire appel par la suite aux 29 membres du conseil d'administration de la CNR en les faisant passer à la barre. Appelés comme témoins, c'est Azzi Abdelmadjid, secrétaire général de l'Union algérienne et arabe des retraités et membre du bureau et conseil d'administration de la CNR, qui avait ouvert le bal. Il dira qu'«au mois de février 2002, le bureau s'est réuni à travers notre réunion, nous avions décidé de placer l'argent dans des banques sans choisir laquelle». Il ajouta: «Dès octobre 2002, nous avions tiré la sonnette d'alarme relative au spectre de la banqueroute qui guettait à l'époque Khalida Bank. Dans les 12 milliards de dinars déposés, nous avions perdu 4 milliards tout en récupérant les 8 autres.»
Ensuite, c'était le tour de M.Benacer Abdelmadjid, ancien directeur général de la Caisse nationale d'assurance sociale (Cnas) de se présenter à la barre. Aujourd'hui à la retraite, ce licencié en économie avait occupé ses fonctions de directeur général de cette caisse de 1996 à 2005. Il est accusé dans l'affaire Khalifa de corruption et utilisation de son poste à des fins personnelles.
Une fois présent devant Mme Brahimi, cette dernière, et pour entrer vite dans le vif du sujet, lui posa la question suivante: «Pourquoi la Cnas est à gestion spécifique?» L'accusé répond: «Elle n'est ni à caractère économique ni à caractère administratif.» La juge ajouta: «Parlez-nous des procès-verbaux du conseil d'administration.» L'ancien directeur général dira que ces PV lui sont transmis avec les résolutions avant d'être envoyés au ministère de tutelle pour approbation. «Qui les envoie?» insista encore la juge. «C'est le président du conseil d'administration, madame», allusion faite à Abdelmadjid Sidi-Saïd, qui était directeur du conseil d'administration de la Cnas et secrétaire général de l'Ugta. Une belle occasion de se renvoyer la balle.


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