M.Berkat de l'Opgi de Relizane a confirmé avoir placé, le 1er juillet 2002, la somme de 80 millions de dinars au niveau de Khalifa Bank d'Oran. Après l'audition des responsables des différentes caisses sociales, à l'instar de la Cnas, de la Cnac, de la CNR et de la Casnos pour donner leurs réponses quant au dépôt de sommes faramineuses au niveau de Khalifa Bank, marquée surtout par celle de grandes personnalités, en l'occurrence Sidi-Saïd et Boudjerra Soltani qui avaient été solidement bousculés, le tribunal criminel de la cour de Blida se penche, depuis hier, sur le cas des Offices de promotion et de gestion immobilière (Opgi), et ce, afin que, les responsables de ces derniers fournissent des explications au tribunal sur le placement de l'argent de ces offices au niveau de Khalifa Bank. C'est donc les mêmes questions qui reviennent avec des réponses presque semblables qui donnent l'impression de déjà-vu. Presque les mêmes séances que les participants sont obligés de subir avec, toutefois, quelques particularités et spécificités. M.Berkat, directeur administratif et financier de l'Opgi de Relizane, qui avait ouvert le bal, accusé de corruption et d'avoir bénéficié d'avantages à la suite du dépôt, a confirmé devant le tribunal qu'il avait placé, le 1er juillet 2002, la somme de 80 millions de dinars au niveau de Khalifa Bank d'Oran, du fait que la banque privée n'avait pas une représentation au niveau de Relizane. D'après lui, c'est le directeur général de l'Opgi de Relizane qui avait signé la convention de dépôt entre les deux parties. Dans ce sens, il dira: «Mon directeur général m'avait assuré que cet acte contenait des avantages, surtout ceux relatifs aux taux d'intérêt alléchants proposés par Khalifa Bank.» A ce moment, la juge demanda quelle était la nature du lien qu'il avait avec Kers Hakim, directeur de l'agence d'Oran de Khalifa Bank, lui aussi accusé dans cette affaire. M.Berkat dira qu'il ne l'avait jamais vu et rencontré, en insistant sur le fait que cela était mentionné par le juge d'instruction. La présidente du tribunal posa ensuite sa question routinière, mais qui demeure, toutefois, indispensable pour les besoins du procès: «Quelles sont les motivations qui vous ont poussé à déposer votre argent à Khalifa Bank?» La réponse de l'accusé a été, également, «routinière»: «Notre démarche était purement commerciale, et les intérêts de la banque nous avaient servis, entre autres, à payer nos travailleurs.» Prenant la parole, un avocat de la partie civile voulut savoir s'il n'était pas arrivé à l'accusé de trouver de l'argent dont il ne connaissait pas la provenance dans son compte. M.Berkat répondra par la négative, «Non, madame.» Toujours à propos de l'Opgi de Relizane, la juge fera appel, par la suite, à M.Bensetta, comptable au niveau de l'Office en question et deuxième accusé de la journée. Une fois à la barre, il fera savoir à la juge que l'argent de l'Opgi de Relizane était placé au niveau de deux banques publiques, en l'occurrence le CPA et la BDL. La juge n'est pas restée indifférente devant cette information en lançant à l'adresse de l'accusé: «Mais qui a pris la décision de transférer ces dépôts vers Khalifa Bank?» «C'est M.Bacha Saïd, directeur général de l'Opgi de Relizane, qui avait pris cette décision», répondra l'accusé, avant de préciser qu'il avait lui-même procédé, le 5 novembre 2002, au dépôt, à Oran, de 30 millions de dinars, la somme qui était placée au niveau du CPA et qui n'est jamais revenue à l'Office jusqu'à ce jour. La présidente appela, par la suite, l'accusé, M.Bacha Saïd, directeur général de l'Office en question. Il reconnaîtra que deux personnes s'étaient présentées à son bureau pour lui proposer de déposer l'argent de l'Office de Relizane au niveau de la banque Khalifa en bénéficiant d'un taux d'intérêt estimé à 10,25%. Après avoir reconnu le dépôt global de 80 millions de dinars, il informera la présidente qu'il n'avait jamais rencontré Ighil Meziane. «Il n'est jamais venu me voir», dira-t-il. Ce fut ensuite le tour de Boucenna, comptable financier de l'Opgi d'Oran, de passer à la barre avec un scénario presque identique. Il rappellera que l'office était domicilié, avant, aux agences de la Badr, de la CNM et du CPA. C'est sur instruction du directeur général, Kheireddine Walid, que le placement des dépôts à Khalifa Bank d'un montant de 420 millions de dinars en février 2001, et de 600 millions de dinars en mai 2001 a été effectué. Le fait remarquable est qu'il avouera qu'une correspondance avait été transmise par le ministère de l'Habitat, les incitant à effectuer ces dépôts. De même, il cite l'implication d'Ighil Meziane qui s'était présenté en tant que cadre de Khalifa Bank pour discuter des placements. Questionné sur les sommes de 250 à 500 millions de commissions versées pour services rendus à des employés, l'accusé ne donne pas de réponse. Le procureur général intervint pour connaître les raisons d'avoir ignoré le risque Khalifa et de l'absence de réactions à temps. Les réponses ont été également évasives.