La société civile devrait être impliquée dans l'opération de reconstruction des logements. Une enveloppe budgétaire vient d'être dégagée dans le cadre de la loi de finances 2007 pour la reconstruction de la wilaya de Chlef, frappée par un terrible séisme qui l'a détruite, le 10 octobre 1980. Ainsi, deux millions de dinars, soit le montant estimé pour la construction d'une habitation ont été dégagés. Un million sous forme de don et l'autre à titre de prêt avec un taux d'intérêt qui ne dépasse pas les 2%. Ce programme concerne la réalisation de 21.000 logements. La question de la reconstruction de la wilaya de Chlef a été débattue, hier, au centre de presse d'El Moudjahid par les élus nationaux et locaux de la wilaya. Ces derniers se sont montrés «satisfaits» des efforts consentis par l'Etat dans ce cadre tout en soulignant que les constructions préfabriquées sont aujourd'hui largement dégradées. Des données chiffrées ont été communiquées, à cet effet, concernant la situation actuelle dans la wilaya. Le nombre de chalets est de 18.316 dont 11.947 ont été cédés. Les familles qui occupent les chalets sont estimées à 41.651 réparties sur 28 communes. Le plus grand site de préfabriqués de la wilaya regroupe 5334 habitations. «Il y a même des familles qui se retrouvent parfois à trois dans un seul chalet», déplore M.Touhami, député. Face à ce constat, les élus ont jugé «insuffisant» le montant dégagé par l'Etat pour l'opération de construction d'autant que cette enveloppe est dégagée par habitation sans prendre en compte le nombre de familles occupant le chalet. Les invités du forum d'El Moudjahid ont appelé à ce que la société civile et le mouvement associatif soient impliqués dans l'opération de remplacement des constructions en préfabriqué par des logements en dur qui est en voie de lancement. «Il n'est pas question de reconstruire n'importe comment et sans le respect des normes urbanistiques parasismiques dans une zone hautement sismique», clament-ils. C'est d'ailleurs la question relevée avec force lors de cette rencontre qui a vu, également, la présence de M. Chaouche du Centre de recherche en astronomie astrophysique et géophysique (Craag). Pour ce dernier, «L'Etat a débloqué une enveloppe pour l'opération de reconstruction. Ce n'est pas l'ensemble de la solution mais c'est déjà un début de solution pour cette région». Il ajoute, dans le même contexte, que les techniques ont nettement évoluées et les bureaux d'études chargés de cette opération devraient intégrer et tenir en compte les évolutions dans la méthode de construction. «Il faut que ces bureaux d'études soient assistés techniquement en matière d'aménagement urbanistique», insiste-t-il encore.