Le chef de l'Etat, dont c'est la première expérience électorale depuis son arrivée à la magistrature suprême, joue sa crédibilité dans l'affaire. Les élections législatives auront lieu le jeudi 30 mai, a annoncé, hier, le Président de la République, en Conseil des ministres. Le chef de l'Etat, sans doute conscient du climat électrique qui prévaut en cette périodes préélectorale, n'a pas manqué d'insister sur sa «détermination à faire respecter la sincérité du scrutin et à garantir le libre choix des électeurs», selon les termes du communiqué du Conseil des ministres. Il est vrai, en effet, que le souvenir des élections de 1997, qui ont donné lieu à une protesta de la classe politique, est encore dans les mémoires. Aussi, le Président de la République a-t-il relevé l'importance de mettre en place les «mécanismes légaux et constitutionnels» de contrôle des opérations de vote. Dans la batterie de mesures que le chef de l'Etat a annoncée, pour assurer un bon déroulement du scrutin, figure la mise en place, au niveau du Premier ministère, d'une commission gouvernementale, dont la mission consiste à coordonner toutes les actions destinées à préparer les prochaines élections législatives. L'annonce de la date de la prochaine consultation électorale est intervenue quelques jours après la rencontre partis-présidence de la République, où l'on a constaté une unanimité au sein de la classe politique sur la nécessité d'organiser des élections dans les temps impartis par la Constitution. Il y a lieu de signaler que la plupart des leaders partisans reçus à El-Mouradia ont insisté sur la question de la fraude et ont clairement émis le voeu de voir le prochain rendez-vous avec les urnes se dérouler dans la transparence. Le chef de l'Etat, dont c'est la première expérience électorale depuis son arrivée à la magistrature suprême, joue sa crédibilité dans l'affaire. C'est pour cela qu'il semble se faire un point d'honneur de garantir un scrutin honnête. Ainsi, Bouteflika, contrairement à ses prédécesseurs, tient à superviser lui-même le déroulement des préparatifs, en instruisant le Chef du gouvernement de le tenir au courant des travaux de la commission gouvernementale. En gage de sa bonne volonté, le Président de la République a donné de fermes instructions à l'Exécutif pour engager «sans délais» les «consultations nécessaires» avec les partis politiques et la société civile. Des consultations élargies donc, et qui doivent aboutir à l'instauration d'un «dispositif de surveillance politique» de la régularité des élections, qui viendrait, selon le communiqué du Conseil des ministres, «compléter et consolider» le dispositif réglementaire prévu dans le cadre des mécanismes légaux et constitutionnels. Face à toutes ces mesures de contrôle décidées par le Président de la République, il reste à savoir si les conditions politiques sont réellement réunies pour les tenue des élections législatives, avec notamment la situation en Kabylie qui ne donne toujours pas des signes de sortie de crise. Le rendez-vous ârchs-Bouteflika est de nature à dépasser l'impasse politique et, partant, permettre à l'Algérie d'organiser ses premières législatives dans de bonnes conditions.