Le souvenir des attentats terroristes simultanés qui ont frappé Casablanca le 16 mai 2003, faisant 45 morts dont 12 kamikazes, est encore dans toutes les mémoires. Le porte-parole du gouvernement marocain, Nabil Benabdellah, a fait état, jeudi, de concrètes et «graves menaces de terrorisme» au Maghreb, citant les récents attentats en Algérie. «Notre région connaît, concrètement, de graves menaces de terrorisme et est exposée à des actes terroristes violents comme ce fut le cas en début de semaine dans un pays voisin», a déclaré Benabdellah lors d'un point de presse à Rabat à la suite d'un conseil de gouvernement, faisant une diplomatie du «politiquement correct» pour ne pas citer l'Algérie. «Des mesures ont été prises pour renforcer la surveillance des ports et des aéroports du Royaume», a ajouté Benabdellah, soulignant la collaboration du Maroc «avec les services d'autres pays pour prévenir le danger». Il y a une quinzaine de jours, dix-sept personnes, accusées de relation avec le Groupe salafiste pour la prédication et le combat, devenu depuis peu, Al Qaîda au Maghreb, ont été condamnées à des peines allant jusqu'à dix ans de prison ferme, et six d'entre elles avaient été remises par l'Algérie au Maroc, après avoir tenté de rallier le Gspc. Parmi les six personnes arrêtées sur le sol algérien, dans l'Oranie, figurent deux lycéens, membres du groupe, et qui ont écopé, chacun, d'une amende de 5 000 dirhams (450 euros), a-t-on indiqué de même source. «Nous avons insisté sur la nécessité de hausser le niveau de mobilisation et de vigilance au Maroc», a dit le porte-parole du gouvernement marocain justifiant que, dans ces conditions, les services de sécurité recourent à des arrestations, «même préventives». Cela intervient au lendemain de l'arrestation de sept islamistes marocains soupçonnés de préparer des attentats et qui ont été interpellés, mardi, à Meknès, à l'est de Rabat, quatre d'entre eux ayant ensuite été remis en liberté, selon l'agence marocaine MAP. Ce groupe, dont les membres sont âgés de 24 à 26 ans et disposent d'une formation universitaire, sont soupçonnés d'appartenance à l'association non autorisée de la Salafia Jihadya, et de préparer des «actes criminels et terroristes contre des casernes militaires, des établissements universitaires, hôteliers et étatiques», précise la MAP. Les personnes libérées avaient déjà purgé, dans le passé, des peines de prison pour leur appartenance à la Salafia et «incitation à la haine et à la violence et atteinte à la sûreté de l'Etat». Selon le journal gouvernemental Al Ittihad Al Ichtiraki, la cellule comptait faire exploser un hôtel et la Faculté des lettres et des sciences humaines de la ville. Des explosifs auraient été saisis, ajoute le journal qui établit un lien entre ces interpellations et la reprise des activités du Gspc en Algérie, rebaptisé branche d'Al Qaîda dans le Maghreb islamique. Les différents responsables de la sécurité au Maroc se sont réunis dimanche pour évoquer le renforcement du dispositif antiterroriste, a-t-on appris à Rabat de source proche du ministère de l'Intérieur. Le Maroc a connu des attentats terroristes simultanés le 16 mai 2003 à Casablanca. Ils avaient fait 45 morts dont 12 kamikazes. Un hôtel et des restaurants fréquentés par des étrangers avaient été visés.