«Toute décision passe par le consentement du conseil national du parti avec la participation de Hocine Aït Ahmed», déclare le porte-parole du FFS. Le Front des forces socialistes (FFS) n'a pas encore tranché au sujet de sa participation ou non aux prochaines élections législatives annoncées pour le 17 mai prochain. Son secrétaire national à la communication, M.Tabou, que nous avons contacté, hier, a tenu à préciser que «l'approche du parti par rapport à cette échéance n'obéit pas à des considérations électoralistes, notre démarche, dit-il, consiste à élargir le débat sur l'opportunité de ces élections avec la base militante, les représentants de la société civile, les organisations syndicales et les personnalités politiques nationales pour faire un bilan de la situation politique nationale actuelle, et c'est à la lumière de ces consultations que la décision du FFS sera arrêtée», avant de préciser que «toute décision passe par le consentement du Conseil national du parti avec la participation de Hocine Aït Ahmed qui n'a jamais lié son retour au pays à une échéance électorale, et qui est partie prenante de toute décision prise à travers ses contributions écrites.» Ce qui signifie que le retour du président du parti n'est pas à l'ordre du jour. Prié de nous donner plus de précisions sur les personnalités politiques avec lesquelles le FFS compte engager des consultations, M.Tabou cite Mouloud Hamrouche, et Abdelhamid Mehri, soit des hommes politiques très proches des thèses défendues jusque-là par le parti d'Aït Ahmed et qui ont déjà eu l'occasion de s'afficher lors des manifestations politiques et travailler dans ce sens avec le FFS. Cette hésitation à se prononcer sur l'échéance qui se profile à l'horizon découle, aux yeux du porte-parole du parti, «de cette routine qui s'est installée dans la vie politique nationale et qui montre qu'il n'y a aucune volonté sérieuse d'ouvrir le champ politique national pour tenter de changer les choses, les institutions de la République sont bloquées et le discrédit jeté sur le politique dans ce pays a fait que les citoyens se sont retournés contre les partis politiques.» Il donnera l'exemple de l'inopérabilité de l'actuelle Assemblée nationale qui a voté une loi et son contraire (loi sur les hydrocarbures), et du scandale Khalifa qui a impliqué des institutions officielles de l'Etat. «En conséquence, dit-il, les citoyens perdent confiance en l'Etat et ses institutions.» Le délai de trois mois qui nous sépare de la date de la tenue des élections est-il suffisant pour le FFS pour préparer une stratégie électorale en cas de participation? A cette question, M.Tabou répond que les structures de la base militante et l'instance dirigeante qu'est le conseil national planchent depuis longtemps sur cette question. «le contexte politique actuel est examiné et analysé à la lumière des éléments nouveaux qui viennent se greffer à l'actualité nationale et c'est à partir des constats établis qu'une décision finale sera prise, tient-il, à préciser.» Quant à l'aspect stratégique à adopter (en cas de participation) pour contracter d'éventuelles alliances avec les autres forces politiques jugées proches du parti, notre interlocuteur ne donnera aucune indication, se contentant de nous faire rappeler que «le FFS refuse le passage obligatoire dans le moule électoral et préfère porter un regard serein envers la population que de se préoccuper uniquement des élections même si, note-t-il, le parti est l'un des premiers initiateurs du contrat politique avec des partenaires» et de préciser que «cette démarche n'a pas d'objectifs électoralistes car elle est basée sur le partage des valeurs démocratiques.»