Le leader du FFS, Hocine Aït Ahmed, s'est exprimé officiellement contre la charte pour la paix et la réconciliation nationale. « Je la rejette globalement et dans le détail. El fahem yefhem (comprenne qui voudra) », a-t-il lancé, jeudi dernier, dans un message adressé aux militants et aux membres du conseil national de son parti réunis en session extraordinaire à Alger. Aït Ahmed semble ne rien oublier de la manière avec laquelle a été rejeté le contrat de Rome en 1995. A l'époque, un responsable du gouvernement algérien avait prononcé la même phrase. « Le gouvernement rejette globalement et dans le détail la charte de Sant'Egidio », avait déclaré un responsable pour signifier une fin de non-recevoir à la proposition des chefs de parti, dont Hocine Aït Ahmed. Le premier responsable du FFS, qui a qualifié au passage les deux échéances prochaines, le référendum sur la charte pour la paix et les partielles en Kabylie, de « deux ukases de Bouteflika », fait un saut dans l'histoire pour exhumer et situer, comme il le dit, « les responsabilités de la véritable fitna ». « Je viens de me rendre compte que nous sommes le 8 septembre 2005, date qui coïncide exactement avec le tout premier référendum constitutionnel imposé à l'Algérie, le 8 septembre 1963. Tout se passe, en outre, comme si le 1er Novembre 1954, le Congrès de la Soummam, le 20 Août sans oublier la création du FFS le 29 septembre 1963, conjuguaient leurs effets de mémoire et d'anticipation : donc j'ai du pain sur la planche. Aussi, dois-je m'adresser aux Algériennes et Algériens de même qu'aux militants du FFS pour situer les responsabilités de la véritable fitna qui, tout au long d'un demi-siècle quasiment, ne cesse de dévorer les ressources humaines, les valeurs éthiques et les atouts politiques de notre communauté nationale », a-t-il déclaré saluant l'option du « boycott actif du référendum », prise par le conseil national du parti. « Le boycott actif du référendum me semblait l'option la plus logique, suite aux consultations permanentes que j'ai eues avec le premier secrétaire national, Ali Laskri, et en écho avec l'opinion de la base et des structures du parti. Nous sommes sur la même longueur d'onde, de bas en haut de nos structures », a-t-il attesté. Le FFS, selon Karim Tabbou, porte-parole du parti, « va braver la menace brandie contre les opposants à la charte ». Outre la confection d'une affiche nationale appelant au boycott du référendum, le plus vieux parti de l'opposition, selon lui, entamera la véritable campagne pour la vérité et la justice le 30 septembre. L'affiche en question contiendra trois slogans : « Non à la réconciliation sans franchise. Non à la réconciliation sans la vérité et la justice et Assassins, criminels, tortionnaires, la justice vous attend. » Préparation du 4e congrès du parti Le FFS participera au scrutin partiel de novembre prochain. La décision a été prise, jeudi, par le conseil national du parti. « Suite à l'examen des rapports des conseils fédéraux des wilayas de Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira et Boumerdès, le conseil national a tranché en faveur de la participation aux partielles », a affirmé Karim Tabbou lors d'une conférence de presse animée à l'issue de la session extraordinaire de cette structure au siège du parti. Aït Ahmed a approuvé également cette participation. « Quant aux élections locales imposées par la révocation scandaleuse des seuls élus librement, malgré les violences et les exactions des maffias locales dirigées par les forces de la sécurité spéciales, ne pas y participer, c'est faire le jeu du Pouvoir. Un Pouvoir dont la stratégie est de couper le FFS de l'osmose permanente qu'il avait établie avec la population de la région », a-t-il estimé. Il a appelé les militants à resserrer les rangs en prévision des nouvelles échéances et investir les fronts social et économique. Pour les partielles, le FFS ira seul et avec ses propres listes. C'est ce qu'a confirmé son porte-parole rejetant toute idée d'alliance avec d'autres formations, notamment le RCD. Hocine Aït Ahmed semble préoccupé par les 4e assises du parti. A cet effet, il a procédé à la reconduction de Ali Laskri, dont le mandat actuel devra arriver à terme le 29 septembre, à la tête du secrétariat national du FFS. « Cette reconduction me paraît nécessaire et utile pour l'application, le suivi et l'évaluation périodique des décisions politiques et organiques. Dès lors, poursuivre la dynamique de l'ouverture des structures du parti et de sa politique me paraît être la garantie d'une bonne préparation de nos 4e assises », a-t-il précisé.