L'Algérie doit adapter sa législation en matière d'industrie pour mieux assurer ses engagements internationaux. Les assises nationales sur la stratégie industrielle débuteront demain. Ce rendez-vous de trois jours, verra la participation de quelque 700 personnes. Des industriels, des organisations syndicales et l'Union nationale des entrepreneurs publics (Unep) ont été conviés à prendre part à ces assises ainsi que des représentants du FMI, de la Banque mondiale et du Pnud. Ainsi, après plusieurs années d'hésitation, les pouvoirs publics sont déterminés à se doter d'une stratégie industrielle. Celle-ci se fonde, en fait, sur un réajustement profond des structures industrielles existantes, s'appuyant sur la faculté des acteurs économiques à entreprendre et sur la nécessité pour l'Etat de promouvoir un cadre flexible et efficient. Le but étant aussi d'attirer les IDE en Algérie et de bénéficier de leur expérience. Notons qu'un certain nombre de mesures concrètes sont proposées pour promouvoir les IDE, entre autres, la suppression du visa d'entrée aux investisseurs étrangers ainsi que la réduction des charges fiscales et sociales et la suppression de l'impôt sur les bénéfices provenant des opérations d'exportation. Les experts estiment qu'il est temps que notre pays ajuste sa législation en matière d'industrie, pour mieux assurer ses engagements internationaux (accord avec l'UE et l'accession à l'OMC). L'élaboration de la stratégie industrielle permettra, selon les initiateurs, de sauver certaines entreprises et d'écarter celles considérées «cliniquement mortes» notamment, celles du textile et du cuir. Des entreprises comme la Snvi, l'Enie et la CMA, bénéficieront de l'appui des pouvoirs publics pour devenir compétitives. Le partenariat avec des firmes étrangères est privilégié pour ces grandes entreprises. Il est, également, question de développer d'autres branches porteuses de l'économie nationale, à l'exemple de la sidérurgie, la mécanique et les cimenteries. La réussite de cette stratégie sera basée, par ailleurs, sur les moyens financiers dégagés par l'Etat, le regroupement des ministères ainsi que sur le renforcement du dialogue avec les partenaires sociaux. Notons que la première mouture du document sur la stratégie industrielle avait été adressée au gouvernement le 31 octobre dernier, et examinée, pour la première fois, en conseil de gouvernement le 29 novembre 2006. Quant au document final, «il sera soumis au conseil de gouvernement pour adoption dans les dix jours qui suivent la fin des assises», avait indiqué le ministre des Participations et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar. Selon lui, ledit document final sera ensuite soumis au conseil des ministres et s'il est adopté à ce niveau, les textes d'application devraient intervenir assez rapidement. Si cette initiative a été bien accueillie par les économistes, en revanche elle a fait l'objet de certaines critiques des partis politiques surtout de la part du Parti des travailleurs. Le PT qui s'est toujours opposé au processus de privatisation, a qualifié le projet de «catastrophique» pour l'économie nationale. Selon la secrétaire générale du Parti, la politique de Temmar, qui a engendré la fermeture de 1500 entreprises et la perte de 1.200.000 postes d'emploi, est en train d'achever les entreprises publiques. Le Parti estime que le CPE, les SGP et le ministère des Participations doivent disparaître.