Le ministre des Participations et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, a annoncé, hier, que jusqu'à février 2007, le nombre d'entreprises privatisées se situe entre 430 et 450. En 2006, elles n'étaient que 396 entreprises à avoir été privatisées depuis le lancement de ce processus. Intervenant hier à l'émission En toute franchise de la Chaîne III de la Radio nationale, portant sur la stratégie industrielle, le ministre a également évoqué la privatisation du CPA. Le cahier des charges concernant cette banque a été adopté après avoir été étudié par le gouvernement. «L'appel d'offres sera lancé dans les prochains jours», a-t-il souligné en précisant qu'il faut un délai de deux ans pour privatiser une grande entreprise. D'ailleurs, le processus de privatisation figure parmi les éléments de la stratégie industrielle. Afin de rassurer les entreprises publiques concernées par ce dernier, M.Temmar s'est engagé à préserver les postes d'emploi. «Il n'y a rien de plus terrible que de voir une entreprise disparaître», a-t-il avancé, faisant allusion aux craintes des entreprises publiques qui se considèrent actuellement victimes de cette stratégie. Il a tenu à expliquer d'ailleurs, que le choix du gouvernement porte sur la sauvegarde et la promotion de certaines entreprises publiques, ce qui ne veut pas dire que les autres secteurs seront exclus. Le mode de partenariat est prévu pour les grandes entreprises alors que les autres bénéficieront d'une mise à niveau. Seulement, les propos du ministre sont autres que ceux du vice-président du Cnes, Mostapha Mekidèche. Invité à la même émission, M.Mekidèche avait déclaré, la semaine dernière, que l'élaboration de la stratégie industrielle ne permettra pas de sauver certaines entreprises «cliniquement mortes», notamment du textile et du cuir. «Nous pouvons considérer que ces entreprises ne pourront plus se redresser car le marché ne les accepte plus», avait-il dit, faisant allusion à la capacité de production qui est très faible ainsi qu'à la qualité des produits. A travers l'émission de la Chaîne III, le ministre voulait, en fait, préciser les objectifs et les principes de la stratégie industrielle, surtout vis-à-vis des investisseurs nationaux. Ces derniers ont exprimé leurs craintes de voir le gouvernement favoriser les investisseurs étrangers. «L'investisseur national sera doté de tous les moyens pour sa promotion et sa mise à niveau», a-t-il indiqué dans ce sens tout en reconnaissant que les capacités des investisseurs nationaux sont loin de concurrencer celles des étrangers. Interrogé sur le délai de cette stratégie, M.Temmar répondra que ce sont les assises qui définiront les étapes à entreprendre en termes d'élaboration des décrets ainsi que l'enveloppe financière qui sera dégagée à ce propos. Les premiers résultats de cette stratégie ne seront, en revanche, connus que 5 ou 10 ans après son application. Parmi les principes de la stratégie, le ministre évoquera, entre autres, la reconquête du marché interne, l'orientation des entreprises publiques vers le marché externe et la réhabilitation du parc industriel. La réforme institutionnelle est également évoquée et la décision sur cette question, selon M.Temmar, sera politique.