Le volume des échanges a atteint en 2006 le milliard de dollars. Quatre cents millions de dollars seulement d'échanges algéro-russes en 2005. Bien qu'en progression de 9,5% par rapport à 2004, ces chiffres ne reflètent guère l'aspiration des deux pays et s'inscrivent en porte-à-faux avec l'excellence des relations bilatérales qui datent de plus d'un demi-siècle. Son Excellence l'ambassadeur russe à Alger, le Dr Vladimir Titorenko, invité de la rubrique «a coeur ouvert» du quotidien L'Expression, a annoncé que le volume d'échanges a atteint en 2006 le milliard de dollars hors hydrocarbures. Depuis la visite du président Abdelaziz Bouteflika à Moscou en 2001, qui a permis la signature d'un partenariat stratégique et celle de son homologue russe Vladimir Poutine à Alger en mars 2006, une nouvelle dynamique de coopération économique se dessine avec comme esquisses, d'importants accords inclus dans une stratégie de coopération tous azimuts. L'accord stratégique signé à Moscou, constitue le premier du genre passé avec un pays arabe ou africain. On ne saurait ignorer l'effacement de la dette, essentiellement militaire, de l'Algérie envers la Fédération de Russie qui s'élève à 4,7 milliards de dollars, soit environ 25% de la dette globale. Elle a été convertie par l'achat de biens et services russes pour un montant équivalent. L'accord comprend, en outre, la non-double imposition, la protection réciproque des investissements et la coopération entre les chambres de commerce et d'industrie des deux pays. Par ailleurs, l'énergie et l'hydraulique pourraient être les locomotives d'accélération et d'extension de cette coopération. En mai 2006, une première session du Conseil d'affaires algéro-russe, créé une année plus tôt, s'est tenue à Alger. En août, deux mémorandums d'entente portant sur la coopération bilatérale dans les hydrocarbures, ont été signés entre Sonatrach et deux sociétés pétrolières russes, Gazprom et Loukoïl, à l'occasion de la visite à Moscou du ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil. Cet accord permettra aux deux géants gaziers de coopérer sur le marché du «spot» sans se livrer à une concurrence sur le marché du gaz, comme craint par l'Union européenne. Il a été fortement question aussi de la participation de Sonatrach à des investissements en Russie, dans le cadre de sa stratégie de développement et de redéploiement internationaux. Pour mieux concrétiser cette coopération, quelque 20 opérateurs algériens s'étaient rendus à Moscou à l'occasion de la tenue du Conseil d'affaires algéro-russe de Saint Petersbourg. Cette rencontre a permis la signature de plusieurs protocoles d'accord, à l'image du groupe algérien Sim activant dans l'agroalimentaire, qui a réussi à trouver un partenaire en un important producteur de blé russe. Ce conseil a également été l'occasion pour les opérateurs russes de manifester leur intérêt pour l'investissement dans plusieurs secteurs en Algérie (hydrocarbures, immobilier, matériaux de construction, filière du bois, électronique)... Ce conseil, créé deux mois après la visite du président Vladimir Poutine à Alger, confirme ses objectifs de renforcer la coopération économique. Le Conseil d'affaires est constitué d'hommes d'affaires algériens et russes venus de divers secteurs de l'industrie et du commerce.