Après avoir fait état de son refus d'accepter la proposition de la Fédération algérienne d'installer Aziz Derouaz au poste de DTN de la discipline, le ministère de la Jeunesse et des Sports vient de décider du maintien de Karim Aiouaz au poste de DTN de la boxe après que ce dernier eut été limogé par le bureau fédéral de la FAB. Le responsable ministériel, qui a confirmé Aiouaz à son poste, a indiqué qu'il a «réuni les deux parties pour rapprocher leurs opinions et résoudre le problème qui est d'ordre personnel et non professionnel». En ces deux circonstances, le MJS a actionné son rôle de tutelle sur le mouvement sportif mais si sa première décision (et on en a déjà parlé dans une de nos précédentes éditions) prête à discussion, notamment par la raison invoquée (à savoir que Derouaz par les fonctions supérieures qu'il a exercées au sein du secteur ne peut prétendre à un poste de DTN), la seconde tombait à point nommé pour barrer le chemin à ce qui s'apparentait à un fait du prince puisque ce serait des divergences personnelles qui auraient été derrière le limogeage de Aiouaz. Nul ne sait si ce dernier est capable de mettre la boxe algérienne sur de bons rails mais c'est un des cadres du secteur spécialisé, qui plus est, en boxe. Il a, en outre, exercé seulement trois mois avant d'être remercié par ceux là-même, qui l'avaient nommé. Comment peut-on juger le travail de quelqu'un à qui il est demandé de mettre en place une politique de développement et de formation dans une discipline sportive alors qu'il n'a été en poste que seulement trois mois? Il y a dans son limogeage comme un arrière goût de règlement de comptes et les «raisons personnelles» invoquées par le MJS sont révélatrices du climat délétère qui devait régner dans cette fédération de boxe. Si l'on se fie aux déclarations de Karim Aiouaz, son limogeage est intervenu parce qu'il avait refusé, comme adjoint, un membre du bureau fédéral, lui-même employé du secteur de la jeunesse et des sports. L'élection à un bureau fédéral suppose que l'on veut apporter, à titre bénévole, son concours pour faire progresser la discipline et non pas pour se frayer un chemin vers une direction technique. Apparemment, on voit les choses autrement à la FAB. Ceci dit, on ne manquera pas de remarquer que les deux fédérations dans lesquelles le MJS vient de se mêler dans leurs affaires sont deux structures qui ont récemment renouvelé leur comité directeur après, justement, intervention de ce même MJS. La confirmation de Aiouaz au poste de DTN de la boxe et le refus de la nomination de Derouaz pour le même poste au sein de la FAHB, sont deux décisions où la contradiction apparaît au grand jour. Si le premier est jugé compétent pour développer sa discipline, nul ne pourra nier que le second a des aptitudes à aider la sienne à sortir de l'ornière. Pourtant, ce second a été refusé par le département ministériel. Encore une des énigmes que l'on a du mal à résoudre dans le sport algérien.