Il n'y a pas le feu certes, mais la panique est bien là... «L'Algérie n'a jamais baissé la garde en matière de lutte contre le terrorisme». Telle a été la réponse du chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem lorsque, en décembre dernier, il a été interpellé sur les mesures de renforcement sécuritaire susceptibles de voir le jour au lendemain de l'attentat de Bouchaoui, perpétré par les terroristes contre un bus de la société BRC. Cet attentat commis à l'ouest d'Alger, causant la mort de deux personnes et en blessant plus d'une vingtaine, allait-il replonger de nouveau la capitale dans la spirale de la violence terroriste? Cette question, qui a longtemps taraudé l'esprit des Algérois, a fini par provoquer une véritable psychose au sein de la population de la capitale. Les Algérois vivent, en effet, avec la peur au ventre. Et pour cause, des dizaines d'appels téléphoniques «pleuvent» au quotidien sur les commissariats et les Sûretés urbaines de la wilaya d'Alger, alertant ainsi les services de sécurité de la présence «d'objet suspect», laissé à l'abandon dans l'une des artères et/ou endroits connus pour leur grande affluence. Et, bien évidemment, quand il y a menace d'explosion, les forces de l'ordre accourent en vue de procéder aux constatations d'usage. «Deux fausses alertes» ont été signalées de cette manière, en l'espace de 24 heures seulement, soit de la matinée de mercredi dernier jusqu'à l'après-midi de jeudi passé. «Fausses alertes», il s'agit là de la version officielle qu'un officier du commissariat central nous a communiquée hier sous le couvert de l'anonymat. «Il n'y a point eu d'engin explosif dissimulé dans les parages de la place de la Concorde civile sise rue Hassiba Ben Bouali, d'Alger-Centre» a souligné, formellement, notre source. Cependant, il y a tout de même une part de vérité qu'il faudra tirer de ce climat de spéculations annonçant à tort la présence d'engins explosifs abandonnés en plusieurs endroits de la capitale dans le but de perpétrer des attentats terroristes. Et cette vérité n'est autre que celle qui met en avant cette hantise des attentats terroristes qui s'empare, de nouveau, de la population algéroise. Il n' y a pas le feu certes, mais c'est tout comme puisqu'il y a péril en la demeure. Et cette panique est d'autant justifiée au regard du renforcement du dispositif sécuritaire déployé à Alger. Il est aisé de constater, à l'oeil nu, cette mesure de renforcement. Ainsi, à la vue de ce dispositif déployé massivement, la population d'Alger croit à la menace terroriste, de plus en plus imminente, à leurs yeux. En outre, et si les citoyens s'empressent d'alerter les services de sécurité au sujet d'un quelconque objet qui leur paraît suspect, cela peut témoigner, à juste titre, de la vigilance constatée du côté de la société et allant dans le sens de l'endiguement de la menace terroriste.