encore une fois, l'Algérie a eu droit à des engagements de responsables américains, d'Hillary Clinton notamment, d'étudier la possibilité de la retirer de la liste, où figurent une quinzaine de pays considérés comme sources de terrorisme, dont les citoyens seront soumis à une fouille minutieuse à leur entrée sur le territoire américain. En marge des travaux du Forum Etats-Unis-monde islamique, qui s'est tenu à Doha, au Qatar, du 13 au 15 février, Abdelaziz Belkhadem, ministre d'Etat, représentant personnel du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a renouvelé à la secrétaire d'Etat américaine aux Affaires étrangères la protestation officielle de l'Algérie quant à la décision de Washington de l'inclure sur sa liste de pays constituant une menace pour la sécurité américaine. Hillary Clinton s'est engagée à réétudier cette décision que l'Algérie n'a cessé de contester depuis qu'elle a été rendue publique. De son côté, un influent représentant du Congrès américain, présent à Doha, a promis, de son côté, de saisir toutes les instances américaines concernées afin qu'elles apportent leur contribution dans ce cadre. Des promesses et encore des promesses alors que, concrètement, l'Algérie ne voit rien venir. En effet, depuis l'élaboration de cette liste noire quelques jours après l'attentat manqué du Nigérian Abdulmuttalab, le 25 décembre dernier, sur un avion de ligne américain entre Amsterdam et Detroit, les responsables américains ont multiplié les promesses d'étudier la requête algérienne, en vain. L'Algérie attend d'être exclue des listes américaine et française de pays à risque et estime que la France et les Etats-Unis doivent “apporter des explications”, avait déclaré le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci. L'Algérie a jugé “inappropriée” la décision des Etats-Unis de l'inscrire parmi les 14 pays dont les ressortissants pourront être sujets à des contrôles spécifiques dans les aéroports américains et demande à être exclue de cette liste, avait-il affirmé. En visite à Alger le 24 janvier dernier, la sous-secrétaire d'Etat adjointe pour le Golfe, Janet Sanderson, ex-ambassadrice des Etats-Unis dans la capitale algérienne, avait indiqué qu'elle était “consciente” du point de vue du gouvernement algérien et qu'elle va le rapporter à ses responsables à Washington. “Ces nouvelles mesures entrent dans le cadre d'un processus qui peut changer”, avait-elle ajouté après son entretien avec le chef de la diplomatie algérienne. Quelques jours plus tard, ce fut au tour de Gina Abercrombie-Winstanley, coordinatrice des programmes au Bureau américain de la coordination pour la lutte contre le terrorisme, également de passage à Alger, de dire que les Etats-Unis considèrent l'Algérie comme l'un de leurs “meilleurs partenaires” en matière de lutte contre le terrorisme, et que les Américains “tirent profit de l'expérience algérienne dans la lutte contre la menace terroriste”. Les deux pays “entretiennent une excellente relation de coopération dans de nombreux domaines”, avait-elle souligné, tout en faisant remarquer que les Etats-Unis “comprennent les appréhensions et les critiques suscitées en Algérie, aussi bien par les autorités que par les citoyens” par les récentes mesures prises par Washington concernant le contrôle des transports aériens. Gina Abercrombie-Winstanley avait même affirmé qu'elle a “regretté que cette menace terroriste ait dû imposer cela (ces mesures) aux pays concernés, dont l'Algérie”. Depuis, l'Algérie n'a rien vu venir, d'où cette interpellation de Hillary Clinton par Abdelaziz Belkhadem à Doha. C'est une manière pour l'Algérie de presser les Américains d'agir rapidement dans cette affaire qui porte atteinte à l'image du pays au moment où le fléau terroriste a énormément reculé chez nous.