Le SG du FLN, interrogé jeudi à propos de la récente annonce par la mission diplomatique américaine en Algérie d'attentats imminents à Alger, a qualifié celle-ci (cette annonce) de « grossière maladresse ou de manipulation ». « Nous n'accepterons pas cette ingérence criarde », avertit Belkhadem, en marge d'une rencontre, tenue jeudi à Alger, avec les têtes de liste de son parti aux prochaines législatives. Tout en rappelant que l'Algérie a déjà dénoncé ces informations, M. Belkhadem a mis en garde contre de telles rumeurs qui sont, selon lui, « inacceptables et inadmissibles », insistant sur le fait qu'« il ne s'est jamais passé dans l'histoire des relations diplomatiques qu'une ambassade mette sur internet des informations faisant état d'attentats dans tel ou tel endroit ». L'ambassade des Etats-Unis à Alger avait diffusé un communiqué, au lendemain de l'attentat qui a ciblé le Palais du gouvernement, dans lequel il faisait état d'éventuels attentats qui pourraient être planifiés à Alger le 14 avril dans des zones pouvant inclure, entre autres, la Grande Poste et le siège de l'ENTV. Le chargé d'affaires de l'ambassade des Etats-Unis avait été ensuite convoqué par le ministère des Affaires étrangères, rappelle-t-on, pour s'expliquer sur ces informations « alarmantes » et « erronées » diffusées par la chancellerie américaine et reprises par un grand nombre d'agences de presse étrangères. Les autorités avaient considéré l'information américaine de « fantaisiste » et avaient rappelé à la mission diplomatique américaine « son obligation du respect scrupuleux de la souveraineté du pays d'accréditation et du principe de non-ingérence dans les affaires intérieures ». Aux yeux du chef du gouvernement, « l'usage veut que dans un tel cas, l'ambassade des USA prenne attache avec les services de sécurité ». Pour lui, « certes, il est de son droit (l'ambassade) d'inviter ses ressortissants à observer certaines consignes de sécurité, mais de là à dire que tel jour il y aura des bombes, c'est contraire aux usages diplomatiques ». Ce qui fait dire à M. Belkhadem qu'il s'agit là d'« une grossière maladresse ou une manipulation ». Interrogé, par ailleurs, à propos des résultats de l'enquête sur les attentats du Palais du gouvernement et du commissariat de Bab Ezzouar, M. Belkhadem a déclaré que « l'enquête est toujours en cours ». Il a affirmé que « dans le véhicule qui a explosé au Palais du gouvernement, il a été retrouvé un réveil et un téléphone portable ». Dans cet attentat, selon le chef du gouvernement, « des informations disent que le conducteur est descendu pour faire quelques pas avant que son véhicule explose ». Donc, pour lui, « ce n'était pas un attentat kamikaze ». Invité à commenter la déclaration du chef de l'Etat à propos d'un relâchement sécuritaire avant les attentats d'Alger, M. Belkhadem préfère parler de « baisse de la garde ». « Il y a eu un relâchement parce que la sécurité est revenue », selon lui. Qu'en est-il de ceux qui pensent que ces attentats sont le fait de l'échec de la réconciliation nationale ? M. Belkhadem rassure que « la réconciliation, qui est une conviction, n'a pas échoué, ceux qui ont échoué, selon lui, sont ceux qui veulent pousser au désespoir ». « Le désespoir ne justifie pas la violence et le terrorisme », selon Belkhadem. Ce dernier, interrogé si les derniers attentats pourraient influencer les préparatifs des prochaines législatives, s'est voulu rassurant, estimant que « ces attentats n'influencent pas la tenue de l'élection, l'opération est en marche ». Il a estimé que « le peuple a donné sa parole pour la réconciliation nationale et l'une des réponses qu'a données le peuple sont les dernières marches qui se sont déroulées à travers le pays pour dénoncer le terrorisme ». Belkhadem a tenu à rassurer que ni la salle des opérations ni la base de données des futures élections n'ont été touchées par l'attentat du Palais du gouvernement.