Selon une source proche du dossier, aucune entreprise n'a été retirée du programme. Le département de Temmar garde le suspense sur la liste des 100 entreprises retirées du programme de privatisation. Annoncé depuis plusieurs mois, les noms des entreprises ne sont toujours pas identifiés. Y a-t-il réellement un retrait de certaines entreprises ou simplement une façon de calmer le jeu? Selon une source proche du dossier, le lot des entreprises soumises à la privatisation reste le même tel qu'il a été lancé au départ. «Mis à part les entreprises déjà vendues, aucune n'a été retirée de la liste des privatisations», affirme notre source. Cette déclaration explique pourquoi le ministère des Participations n'a soufflé mot jusqu'à présent sur les entreprises jugées stratégiques. «L'Etat protégera de la privatisation une centaine d'entreprises de notre tissu industriel», avait déclaré M.Temmar, lors d'un séminaire sur l'expérience suédoise sur la privatisation et le dialogue social tenu en décembre dernier. Ce dernier avait même promis de remettre la liste des entreprises une fois identifiée. Or, jusqu'à preuve du contraire, les entreprises stratégiques se comptent sur les doigts d'une seule main. Il s'agit, entres autres de la Sonatrach, Sonelgaz, la Sntf et les entreprises portuaires. Pour le reste, rien n'est encore clair. L'identification des entreprises stratégiques paraît, semble-t-il, une tâche difficile pour le département de Temmar. Vu l'état lamentable des entreprises, le ministre n'arrive pas à faire la part des choses. Cela traduit un malaise au sein du département des participations. Preuve en est que les premières assises nationales sur la stratégie industrielle ont débuté, hier, et l'on ignore toujours le sort des centaines d'entreprises. Pourtant, l'identification des portefeuilles stratégiques devrait se faire avant l'élaboration du projet de la stratégie industrielle. Ce qui laisse perplexe la majorité des opérateurs économiques, en particulier les patrons d'entreprises concernées. Ces derniers sont dans l'expectative du fait qu'ils sont dans l'impossibilité d'établir leur plan de travail ne sachant pas s'ils doivent élaborer leur programme d'action en tenant compte des nouvelles directives de leur partenaire du fait qu'il serait président du conseil de l'entreprise ou bien établir un simple plan d'action. S'expliquant sur ce point, le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Réda Hamiani, a relevé justement cette défaillance. «On ne sait même pas quelles sont les entreprises qui seront gardées sous le contrôle de l'Etat et celles qui seront privatisées», affirme-t-il. Selon lui, la localisation des secteurs stratégiques devait se faire avant l'élaboration de la stratégie industrielle. Ces déclarations sont autant d'éléments qui prouvent que le processus de privatisation est véritablement en panne. Le recours à une nouvelle stratégie d'industrialisation n'est qu'une preuve concrète sur l'échec du processus lancé depuis quatre ans. Sur 1287 proposées, seulement 396 entreprises ont été privatisées dont 117, soit 30%, ont été totalement privatisées. Près de 40 (12%) l'ont été partiellement (rachat d'une partie du capital), 68 (17%) ont vu leur capital cédé aux travailleurs et 21 (5%) ont réalisé des opérations de partenariat.