La capitale de la Mitidja est en passe de devenir l'un des grands pôles économiques et industriels de l'ère moderne. La ville de Sidi El Kébir, connue pour ses roses légendaires, veut entrer par la grande porte dans le modernisme en donnant l'exemple. C'est ce qui ressort à travers l'exposition tenue à la salle Baâziz, à l'occasion de la célébration de la journée de la Ville et à la lumière de la multiplication des centres d'affaires et de commerce. Après la vague des supérettes et des grandes boutiques, voilà les premiers grands centres en verre qui jaillissent déjà, au grand étonnement des Blidéens et des visiteurs, curieux de découvrir un nouveau paysage. Le premier centre à ouvrir ses portes est situé à Bab Essebt, en plein centre-ville, oeuvre d'un jeune promoteur de Boufarik, qui a eu l'idée de se lancer dans ce genre de construction. Immense bâtisse de sept étages toute en verre, elle dispose, à l'intérieur, d'un équipement sophistiqué avec des méthodes modernes de gestion. Elle est inondée du matin jusqu'à une heure tardive d'une foule, notamment de la gent féminine, venue découvrir un espace pour leurs achats et également passer un moment de loisir. Des escaliers mécaniques acheminent le visiteur jusqu'au dernier étage, d'où il peut admirer la ville, la montagne et la plaine à la fois. Les magasins et les produits exposés attirent aussi bien par leur nouveauté que leur look. «Enfin, nous avons un bijou architectural qui n'a rien à envier à ceux existant ailleurs en Europe et dans les grandes villes», disent, avec orgueil, des cadres et hauts responsables locaux qui ont assisté à son inauguration. «Aussi paradoxal que cela puisse paraître, des citoyens découvrent, un peu ébahis, l'usage des escaliers mécaniques, ce qui leur donne une émotion singulière», disent également les responsables, amusés. Le deuxième centre multifonctionnel, en verre, est situé à Bab Dzaïr. Réalisé par l'Eplf de Blida, il est entièrement achevé et attend son inauguration. Celle-ci est retardée en raison d'un problème de foncier, en dépit des promesses et engagements des responsables des Domaines. Les responsables de l'Eplf nous l'ont fait visiter en exclusivité, ce qui nous a permis de voir de l'intérieur, cet autre bijou architectural qui vous fera oublier le premier de par sa grandeur et son cachet. Il comprend un centre commercial de 111 magasins répartis sur six niveaux, un musée, un centre des artistes, un théâtre, une bibliothèque, un grand parking, un théâtre en plein air, tout en disposant d'autres commodités pour faciliter l'accueil et le séjour. Le troisième centre multifonctionnel est situé sur le boulevard Boudiaf et appartient au groupe Sim. Il se veut, lui aussi, un modèle dans le genre. Cet ensemble de sept étages regroupe plusieurs domaines, à savoir un complexe sportif avec piscine, une école, un centre de commerce, de multiples services et appartements luxueux. Pour l'heure, il est en voie d'achèvement comme le montre l'avancement des travaux qui donnent déjà une idée du plus qu'apportera cette infrastructure à la ville des Roses. A l'état de projet dont la maquette a été exposée, le centre international des affaires sera installé à l'entrée de la ville. Il est lancé par le groupe Chami, en partenariat avec des investisseurs saoudiens, ceux-là mêmes qui ont construit celui de Chéraga. Il s'agit d'un projet de grande envergure qui prévoit deux grandes tours de trente étages chacune, une première en Algérie, et un hôtel quatre étoiles. Les autorités qui en ont pris acte ont donné l'assurance de le faire aboutir rapidement et cela, dans le but d'encourager l'investissement étranger dans ce domaine. D'autres projets importants sont programmés, comme l'aménagement du quartier Belcourt. Entamé avec grand fracas, avec le déplacement forcé de ses occupants et les premiers déblayages, ce projet végète toutefois et attend toujours son lancement. L'on dit également que de grands investisseurs du Golfe s'y intéressent pour en faire un espace des plus modernes, comme le montre du reste l'ancienne maquette. De plus, la fièvre de l'aménagement de grands immeubles et ensembles à la place des anciennes bâtisses et sur des terrains inoccupés, touche les nouveaux promoteurs immobiliers en quête de terrains, économie d'espaces oblige, en vue de trouver une voie propice à l'investissement. Ils ne se bousculent pas sur les grandes artères dont le boulevard Larbi Tebessi, le boulevard Boudiaf et la route d'Alger, où naissent rapidement des blocs de plusieurs étages sur les ruines d'anciennes maisons. De l'avis des spécialistes, ce genre de construction en hauteur est à encourager et même nécessaire si l'on veut rattraper les retards et économiser les espaces. Ils mettent, toutefois, en garde, comme le souligne l'architecte Zidane, qui dirige un bureau d'études, contre l'anarchie de certains promoteurs véreux qui privilégient l'aspect gain au détriment de celui urbanistique. Ces quelques exemples constituent des projets créateurs d'emplois et d'activités jusque-là délaissées qui feront entrer la capitale de la Mitidja, l'un des grands pôles économiques et industriels, dans l'ère moderne. Ces nouveaux promoteurs ont pour projet la nouvelle configuration de la ville des Roses qui accueillera bientôt les premiers grands buildings en Algérie.