Mohamed Bedjaoui depuis le 18 du mois en cours à New York. Offensive de la diplomatie algérienne auprès des institutions internationales. Le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui, séjourne depuis le 18 du mois en cours à New York, siège des Nations unies. Un rendez-vous de taille est prévu aussi, aujourd'hui ou demain, à Washington, avec la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice. Une entrevue qui devrait permettre de fixer la forme que pendra la position de la secrétaire d'Etat américaine sur plusieurs questions régionales et internationales d'intérêt commun. Dans l'attente du rendez-vous du 20 avril prochain, date de la présentation du rapport du Secrétaire général de l'ONU devant le Conseil de sécurité sur le Sahara occidental, cette dernière ligne droite a le parfum d'une veillée d'armes. Ce, au moment où le Maroc, soutenu par ses parrains traditionnels, ne cesse toujours de faire le hit-parade de ses pseudo-solutions, dont «le plan d'autonomie» qui atteint présentement, et contre toute logique, le point culminant. Le Makhzen qui s'est trouvé un nouveau «bluff» continue de frapper à toutes les portes, tentant de faire avaliser un projet contesté, d'ores et déjà, dans l'oeuf par la communauté internationale. Le Front Polisario, quant à lui, se contente d'user des moyens légaux, choisissant les institutions internationales comme angle de tir, plutôt de défense, puisque le Maroc est étiqueté de pays colonisateur par les dispositions onusiennes sur le Sahara occidental. En un mot, la question sahraouie relève d'une affaire de décolonisation pure et simple. Ainsi, Mohamed Abdelaziz, président de la Rasd et secrétaire général du Front Polisario, a rencontré, la semaine dernière, le nouveau secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, afin de plaider, une fois de plus, le dossier sahraoui et signifier le rejet des manoeuvres marocaines. Chose que le Maroc n'a jamais osé faire auprès des institutions internationales. Pour preuve, le Maroc a boycotté le débat sur la question sahraouie, organisé, mardi, au Parlement européen. Cette instance a refusé d'impliquer dans les débats, à la demande du délégué du Palais royal, le Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (Corcas). Le plan «d'autonomie pour le Sahara» a été, de même, désapprouvé avec la dernière énergie. Le chef de la diplomatie algérienne n'a pas chômé depuis son arrivée à New York. Mohamed Bedjaoui s'est entretenu, lundi, avec le nouveau Secrétaire général, Ban Ki-moon. L'occasion était trop belle. Le ministre des Affaires étrangères en a profité pour rappeler que l'Algérie a toujours été aux côtés des peuples opprimés et privés de leur indépendance. Une mise au point aux idées véhiculées par le Palais royal, tentant, contre vents et marées, d'impliquer l'Algérie dans le conflit. Ce premier rendez-vous a été suivi, lundi, d'un déjeuner de travail avec les membres du Conseil de sécurité. L'après-midi de la journée de mardi a été consacrée à une séance de travail avec le président du Conseil. Au tableau des négociations, figurent des sujets qui concernent les relations entre l'Algérie et les Nations unies, le continent africain et principalement la question sahraouie. Il s'agit, pour Mohamed Bedjaoui, de recueillir le point de vue des dirigeants des Nations unies sur nombre de questions d'actualité politique intéressant le continent africain et notamment sur le problème du Sahara occidental qui doit refaire surface, le 20 avril prochain. Le Conseil de sécurité devra, à cette occasion, renouveler le mandat de la Minurso arrivé a expiration en avril. Aujourd'hui et demain, le chef de la diplomatie algérienne doit, comme prévu, se rendre à Washington pour y rencontrer des responsables américains, dont son homologue, Condoleezza Rice. La position algérienne sur la question sahraouie est inchangée. Il s'agit d'appliquer simplement et clairement les résolutions de la communauté internationale et d'organiser un processus d'autodétermination.