«CENSE ÊTRE pleinement responsable de cette ‘'année'', j'ai demandé à ce qu' on éclaircisse mes prérogatives. N'ayant rien vu venir, j'ai décidé de partir car je me suis retrouvé comme la 5e roue de la charrette...» Kamel Bouchama est toujours en poste. Celui qu'on a présenté comme ayant démissionné de sa fonction de commissaire de «Alger, capitale de la culture arabe 2007» continue à exercer. «Il y a des procédures à respecter. Je ne peux pas quitter mon poste comme ça du jour au lendemain. Je suis quelqu'un de régulier. Je ne suis pas là pour provoquer. Ce n'est pas de la trempe d'une personne de culture comme moi. Je suis en train de finaliser les affaires courantes et m'en aller à la fin de la semaine» nous a-t-il confié, hier, lors d'un entretien téléphonique. M.Bouchama réfute catégoriquement ce qui a été rapporté dans un quotidien arabophone, via le représentant du ministère de la Culture, M.Othmani, selon lequel, M.Bouchama voulait avoir la mainmise sur la gestion financière du commissariat: «Je dis qu'en tant que premier coordinateur, j'avais le droit à certaines réponses et notamment, le droit de regard sur certaines dépenses». S'opposant à l'idée de tout conflit avec Khalida Toumi, la ministre de la Culture, se refusant à toute polémique, Kamel Bouchama dénonce, cependant, le manque de clarté dans l'organisation et la coordination de cet évènement de grande envergure, censé être géré par lui-même...«Mes prérogatives n'ont pas été définies tout comme mon statut qui n'a pas été dessiné politiquement, ce qui a marqué cet empiétement et ce travail factuel», a-t-il fait remarquer. «Censé être pleinement responsable de cette année, j'ai demandé à ce qu' on éclaircisse mes prérogatives. N'ayant rien vu venir, j'ai décidé de partir car je me suis retrouvé comme la 5e roue de la charrette...je ne voulais pas endosser ce rôle. J'aurais souhaité plus de concertation, plus de coordination, ce qui n'a pas été fait. Je refuse d'être considéré comme le sous-directeur du ministère de la Culture, alors que les gens dehors pensent que je suis le principal et premier responsable de cette manifestation.» Aussi, notre interlocuteur rejette en bloc les dires avancés par M.Othmani selon lesquels M.Bouchama ne venait pas aux rendez-vous. «C'est faux. J'ai toujours répondu présent aux réunions de coordination qui ont cessé, effectivement, le 12 janvier, où j'ai eu à m'exprimer sur la grande soirée de gala d'ouverture.» Notre talentueux écrivain et diplomate avisé, confie, sans le cacher, son désir de cesser ses fonctions depuis, n'était sa «conscience professionnelle qui ne fait pas cas des humeurs personnelles...» Preuve de cette ambiguïté à l'appui, M.Bouchama révèle, non sans peine, avoir été invité aux semaines culturelles comme n'importe quel autre invité. «Vous imaginez un parent invité au mariage de sa fille? Est-ce pensable?». Enfin, M.Bouchama se dit malgré tout serein et confiant en l'avenir tout en déclarant continuer toujours à écrire. L'intellectuel qu'il est, possède déjà trois romans en chantier...Contacté aussi par nos soins, l'attaché de communication du ministère de la Culture, Sidi Moussa n'a pipé mot sur le successeur de Kamel Bouchama. «Jusqu'à présent le ministère de la Culture n'a pris aucune décision. Rien n'a été décidé...»