Des assises nationales se tiendront, en mai prochain, pour évaluer l'efficacité de ce système. Un projet de loi modifiant la loi N° 99-05 du 4 avril 1999 portant loi d'orientation de l'enseignement supérieur a été présenté, dimanche, devant la commission de l'éducation, de l'enseignement, de la recherche scientifique et des affaires religieuses de l'Assemblée populaire nationale (APN). Ce projet de loi vise à combler le vide juridique constaté dans l'ancienne loi. Il consacre les règles principales régissant le service public de l'enseignement supérieur dans le cadre du nouveau système législatif, souligne un communiqué de l'APN. Le texte se fixe comme autre objectif, la réforme de l'enseignement supérieur basée sur la création du diplôme de Licence du nouveau système. Il consacre l'organisation de l'enseignement supérieur en cycles, sanctionnés par des diplômes de licence, de magistère et de doctorat, dit LMD au lieu de la formation supérieure de graduation et de la formation supérieure de post-graduation. Le nouveau système tend, par ailleurs, «à renforcer la contribution des entreprises privées dans la prise en charge des missions de la formation supérieure, à travers un encadrement plus spécifique s'agissant de la création et de la gestion de ces entreprises, dont l'autorisation est délivrée par le ministre en charge de l'Enseignement supérieur, conformément aux conditions énoncées par la loi et définies dans le cahier des charges». A l'issue de l'exposé, les membres de la commission ont soulevé une série de préoccupations portant, dans l'ensemble, sur «la faisabilité de l'adoption du système LMD dans le système universitaire». Pour rappel, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia avait, en marge de la conférence nationale sur l'évaluation des réformes du secteur, qualifié de positive la mise en oeuvre de ce système. Il a argumenté ses propos par le fait que le taux de réussite a dépassé les 65%. Il faut souligner que ce système a suscité une vive contestation de la part des étudiants qui le rejettent en bloc. Certaines universités ont même connu des perturbations à l'exemple des universités de Ben Aknoun, l'Usthb de Bab Ezzouar, les universités de Guelma, Annaba, Constantine, Oran et Tizi Ouzou. L'Union générale des étudiants libres (Ugel) mais aussi le Parti des travailleurs, ont dénoncé l'application de ce système tout en soutenant la contestation des étudiants. Selon Louisa Hanoune, ce système nous a été imposé par l'Union européenne alors que la France et la Belgique l'ont rejeté car il remet en cause la valeur des diplômes. Le LMD, depuis son application, a permis la création de 1000 diplômés de licences qui ont du mal, selon Louisa Hanoune, à trouver un emploi car leur profil ne correspondant pas aux besoins du marché. Pour la porte-parole du P.T «le système est dangereux, il faut l'arrêter et le retirer». De son côté, le ministère de l'Enseignement supérieur n'est pas convaincu des raisons de la contestation de ces derniers, soutenant que l'Ugel «manipule» les étudiants à des fins politiques. Des assises nationales se tiendront, en mai prochain, pour évaluer l'efficacité du système LMD, appliqué depuis trois ans dans l'université algérienne.