Les tests de bio-équivalence démontrent que le générique et son médicament de référence délivrent le principe actif de la même manière dans l'organisme. Un laboratoire de bio-équivalence, chargé du contrôle de l'efficacité des médicaments génériques par rapport à la molécule d'origine, sera opérationnel dans trois mois. L'annonce a été faite, hier, par le ministre de la Santé, M.Amar Tou, lors de la tenue des 4es rencontres internationales de pharmacie ayant pour thème «La responsabilité pharmaceutique, environnement réglementaire et bonnes pratiques professionnelles». Le ministre a surtout insisté sur la qualité des produits pharmaceutiques et sur le rôle que doit jouer le pharmacien dans ce sens. Il faut savoir que les tests de bio-équivalence démontrent que le générique et son médicament de référence délivrent le principe actif de la même manière dans l'organisme. Il s'agit, à travers la mission de ce centre, de faire face au phénomène de la contrefaçon du médicament qui prend de plus en plus de l'ampleur dans le monde, mais touche surtout une grande partie du continent africain. Les médicaments contrefaits ne respectent pas les principes de dosage et sont par conséquent inefficaces et souvent dangereux pour le patient. Selon les données de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), ce fléau vise entre 10% et 20% du marché mondial. Les recettes mondiales de la vente des médicaments contrefaits et de qualité inférieure atteignent plus de 32 milliards de dollars par an. En Algérie, l'ampleur de ce phénomène n'est pas encore connu du fait de l'absence de statistiques. Selon un responsable au groupe Saidal, le médicament générique importé est le plus touché par ce phénomène en Algérie, mais cela n'exclut pas l'existence de princeps contrefaits. Les importations des médicaments en 2005 ont, rappelle-t-on, atteint 1,1 milliard de dollars. Toutefois, 70% de ces médicaments proviennent de France, ce qui minimise ces risques. Intervenant à cette occasion, le professeur Mansouri, directeur du Laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques (Lncpp), a souligné que sa structure assure tous les contrôles obligatoires avant de délivrer un certificat validant la conformité, que ce soit pour les produits importés ou fabriqués. La mission du Lncpp est de contrôler la qualité, d'assurer l'expertise et la conformité des produits pharmaceutiques à l'importation et à la production. «Le rapport qualité-sécurité est assuré», indique-t-il. Le Pr Mansouri a précisé que le laboratoire, qui sera prochainement créé en collaboration avec des Jordaniens qui l'accompagnent en matière de formation et d'équipements, sera relié à tous les CHU. Il fait savoir que le Lncpp procède à l'analyse de 20.000 lots de produits annuellement. «De 1996 à 2007, il y a eu une diminution significative des cas de non-conformité de médicaments, dont le taux est passé de 3 à 0,1%», a-t-il dit. Il ajoute que la raison réside essentiellement dans l'enregistrement systématique des médicaments, de plus le contrôle est régi par une réglementation rigoureuse ce qui permet la traçabilité du médicament. Cette rencontre a vu la participation de représentants du corps pharmaceutique des pays du Maghreb, arabes, d'Europe et d'Afrique. Elle a été sanctionnée par la création de l'Inter Ordre des pharmaciens maghrébins regroupant les Ordres pharmaceutiques algérien, marocain, mauritanien et tunisien.