Certains estiment que les essais cliniques sont utilisés au mépris de l'éthique et de la sécurité des patients. Dans un souci de protection des personnes se prêtant aux essais cliniques, tout projet d'essai clinique doit être soumis par le promoteur à l'avis préalable du comité d'éthique, qui dispose d'un délai d'un mois, à la date de réception du projet, pour donner son avis. En cas de problème, une déclaration urgente doit être présentée au ministère de la Santé dans les 48 ou 72 heures maximum. C'est ce qui ressort du séminaire de formation sur les essais cliniques et ses exigences nationales et internationales en vigueur, organisé mercredi à Alger par le groupe pharmaceutique suisse Roche. Plus de 200 professionnels de la santé, toutes spécialités confondues ont pris part à cette rencontre dont l'objectif est de sensibiliser les participants aux bonnes pratiques cliniques. Certains estiment que les essais cliniques sont utilisés au mépris de l'éthique et de la sécurité des patients. D'ailleurs, les laboratoires pharmaceutiques, attirés par la faiblesse des coûts et des contrôles, choisissent souvent les pays du Sud pour tester leurs produits. Face à la multiplication des accidents, certains essais ont dû être interrompus. En mars 2005, les essais cliniques du Tenofovir, un antiviral utilisé contre le sida, ont été suspendus au Nigeria, en raison de manquements éthiques graves. Menées par l'association Family Health International pour le compte du laboratoire américain Gilead Sciences, ces expériences étaient financées par le gouvernement américain et par la Fondation Bill et Melinda Gates. Ces dérives révèlent, selon certains experts, comment les industriels du médicament utilisent les populations du Sud pour résoudre les problèmes sanitaires du Nord. Absence de consentement des sujets, information sommaire, contrôle thérapeutique insuffisant, faible bénéfice pour le malade ou la population...Pourtant, l'essai clinique constitue une procédure formalisée et rigoureuse, indispensable à la validation et à la commercialisation d'un nouveau médicament. Il sert à évaluer sa tolérance et à mesurer son efficacité. Près de 100.000 essais cliniques seraient conduits chaque année dans le monde, dont 10% dans les pays en voie de développement et 1% en Afrique. Selon les explications de Mme Studer, les essais cliniques sont conduits selon des lois, des normes et des principes d'éthique nationaux et internationaux rigoureux servant à garantir la protection des participants ainsi que la qualité des données recueillies. Par ailleurs, ces essais ne peuvent être ni planifiés ni exécutés sans la participation d'experts scientifiques, de commissions d'éthique et des autorités sanitaires, a-t-elle affirmé. Pour les experts algériens, le risque zéro n'existe pas, des accidents peuvent toujours se produire. En Algérie, les exigences des autorités concernant les essais sur l'être humain, sont définies par l'arrêté du 31 juillet 2006, relatif aux essais cliniques, du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Selon les dispositions générales de l'arrêté, l'essai clinique porte, notamment, sur les essais thérapeutiques (diagnostics et préventifs).