Le document revient sur les dossiers de disparus. Le rapport annuel sur les droits de l'homme dans le monde, publié mardi par le département d'Etat américain, a été très critique vis-a-vis de l'Algérie, contrairement à celui publié l'année dernière. Le document atteste que le problème de la corruption en Algérie est «sérieux». En dépit des textes de loi mis en oeuvre ayant trait à la lutte contre ce phénomène, la corruption continue de sévir. Le rapport cite le cas de Ahmed Bourricha l'ex-wali de Blida, poursuivi par le tribunal criminel pour détournement de deniers publics et celui de l'ex-wali de Tarf. «Les marchés publics sont entachés d'irrégularités à cause du recours abusif au gré à gré, notamment dans le secteur des travaux publics». La situation a tendance à évoluer après la décision prise en 2005 par le président de la République de supprimer cette procédure. Mais le «flou» est maintenu sur les missions du gouvernement qui affiche un black-out sur certaines informations. La communication institutionnelle est remise en cause: «Le manque de transparence du pouvoir exécutif entrave l'accès à l'information», souligne les rapporteurs lesquels mettent en exergue le fait que 80% des ministres n' ont pas fait leur déclaration du patrimoine. Dans le même sillage, «les sites web des ministères sont rarement mis à jour ce qui rend parfois impossible l'accès à l'information». Les dépassements restent parfois «impunis» en dépit des statistiques communiquées par les responsables. Les chiffres rapportés dans le document, relève que 4200 gendarmes ont été radiés du corps entre 2000 et 2005, alors que 10 policiers sont poursuivis en justice. Le corps de la justice n'a pas échappé à ces maux, puisque 60 magistrats ont été radiés, 12 ont comparu devant le Haut conseil de la magistrature et 23 ont été rétrogradés pour «abus de pouvoir». Bien que la Constitution protège l'indépendance de la justice, ce principe est bafoué sur le terrain, selon le rapport du département d'Etat. La détention préventive «abusive» est l'autre tache noire de l'appareil judiciaire. Le document revient sur les retombées de la Charte pour la paix. Si la situation sécuritaire s'est améliorée avec la baisse du nombre de victimes des actes terroristes (323 en 2006 contre 1162 en 2003), le rapport note le retour des actes terroristes dans la capitale. Le dossier des disparus est remis sur le tapis. Le rapport note que des centaines de cas n'ont pas été résolus surtout «ceux attribués aux services de sécurité». «Le gouvernement algérien, tout en reconnaissant la responsabilité des services de sécurité dans la disparition de plusieurs individus, ne semble pas aussi étudier sérieusement ces cas. En outre il n'a pas actionné des poursuites en justice contre ces derniers.» Selon le département d'Etat, le chiffre exact des disparus demeure un «mystère». Leurs familles font face à des difficultés pour recevoir les indemnités prévues par les textes d'application de la charte. Le recours à la torture dans les prisons même s'il a diminué n'est pas tout à fait banni. Le document en question qui s'est intéressé à la situation des établissements pénitenciers en Algérie, note de prime a bord «l'amélioration des condition de détention». Il salue le feu vert accordé par le gouvernement aux groupes d'inspections chapeauté par le Croissant-Rouge, la Croix-Rouge et le programme des Nations unies pour le développement Pnud. Ces mêmes organisations ont souligné, par contre, que la surcharge dans les prisons et la mauvaise qualité des soins médicaux constituent les deux facteurs négatifs retenus. Le document a traité de la question relative à la liberté d'expression et à l'exercice politique. Dans ce chapitre aussi, le gouvernement algérien a été critiqué. Les cas des journalistes emprisonnés et /ou poursuivis en justice sont cités. Sur le plan politique, l'interdiction des marches dans la capitale, le refus d'octroyer l'agrément au parti Wafa de Ahmed Taleb Ibrahimi et au Front démocratique de Sid-Ahmed Ghozali n'ont pas joué en faveur du gouvernement.