L'Institut culturel italien organise à l'occasion du centenaire de ce cinéaste une rétrospective de ses films les plus représentatifs. En effet, 4 films seront à l'affiche cette semaine à la filmathèque Med Zinet à Riad El-Feth (OREF), respectivement Les enfants nous regardent (1942) et Le voleur de bicyclette (1948) le mardi 5 mars à 20h et enfin, Miracle à Milan (1951) et Umberto D (1952) le mercredi, à la même heure. Notons que les films dont les pellicules sont entièrement restaurées, sont en version originale sous-titrée en français. Acteur et réalisateur de talent, Vittorio de Sica est né à Sora, dans la province de Frosinone le 7 juillet 1901 et est mort à Paris, le 13 novembre 1974. Dans l'une comme dans l'autre de ses activités, il est l'un des noms les plus prestigieux du cinéma italien. Dans le rôle de metteur en scène, de Sica, l'acteur, ne disparaît jamais avant le début d'un tournage. Il lit le scénario aux interprètes, recompose tous les rôles, mime, récite, chante et danse. Il trouve le décor le plus vaste et le plus fécond pour exploiter ses possibilités et faire mûrir ses conquêtes d'interprètes. On le reconnaît plus que jamais dans le rôle du grand professionnel exigeant, passionné et infatigable. Ainsi, mis en scène par Vittorio de Sica d'après le roman Prico de Cesare Giulio Viola, Les enfants nous regardent est l'histoire d'un enfant, Prico, qui vit avec lucidité, conscience et désespoir la triste aventure conjugale de ses parents. Un matin, il est réveillé par son père, «Ta mère, lui dit-il, est partie». Tiré du roman de Luigi Bartolini, Le voleur de bicyclette raconte, pour sa part, l'histoire d'un ouvrier au chômage, Anotonio, qui trouve finalement un emploi comme colleur d'affiches. Le premier jour, il se fait voler sa bicyclette. En compagnie de son petit garçon, Bruno, il se met à la recherche du voleur... Tiré du roman de Cesare Zavattini, intitulé Toto`il buono, Miracle à Milan, narre pour sa part, le récit d'un jeune orphelin, Toto, qui vit avec des clochards dans un quartier de baraques de la banlieue de Milan. Grâce à sa bonté et à son ingénuité, il les persuade d'améliorer leurs conditions de vie. Notons que ce film a reçu plusieurs prix, notamment la Palme d'or au Festival de Cannes, Fi-Presci à Cannes, le ruban d'argent pour les décors et le prix du meilleur film étranger pour les critiques de New-York. Sujet et scénario de Cesare Zavattini toujours, Umberto D, décrit la triste vie d'Umberto, un vieil homme qui vit de la maigre pension que lui verse l'Etat, dans une chambre en location, avec son chien Flik. Les quelques sous ne suffisent pas et Umberto n'accepte plus cette situation... Il faut noter que ce film, Umberto D a été couronné meilleur film au Festival de Punta del Este, et meilleur film étranger pour les critiques de New York (exaequo). Dans Qu'est-ce que le cinéma?, IVe édition du Cerf, Paris 1962, André Bazin dit à propos de ce film: «Certes, Umberto D n'est pas un film parfait comme Le voleur de bicyclette. Mais il y a, à cette différence, une justification. Son ambition était supérieure. Moins parfait dans son ensemble, mais certainement plus parfait et plus pur dans certains de ses fragments: ceux où De Sica et Zavattini se montrent entièrement fidèles à l'esthétique néoréaliste (...). Il s'agit d'un «rapport» cinématographique, d'un constat déconcertant et irréfutable sur la condition humaine...» Sachez, dans tous les cas, que tous les films cités plus haut sont à découvrir ou à redécouvrir, pour le plaisir de goûter à la veine intimiste du cinéma italien de l'ancien temps.