Le projet dit «d'autonomie pour le Sahara occidental», que compte présenter le Maroc à l'ONU en avril, sera au menu des entretiens entre le président du gouvernement espagnol, Jose Luis Zapatero, Mohammed VI en visite au Royaume chérifien, à compter du 5 mars. En toile de fond de cette visite qui ne s'annonce pas innocente figure également le contrat de réarmement signé entre l'Espagne et le Maroc. Le chef du gouvernement espagnol va-t-il formaliser cette transaction militaire? Il convient de noter qu'une délégation marocaine avait exposé, le 5 février dernier, les grandes lignes du nouveau «bluff» du Makhzen au président français, Jacques Chirac, puis à Zapatero. Il faut reconnaître que le Palais royal compte particulièrement sur la France et l'Espagne pour faire avaliser son «projet». Contrairement à Jacques Chirac, le protecteur de Sa Majesté, l'Espagne se veut partisane des besognes de coulisses. Le projet dit d'autonomie, dont les détails n'ont pas encore été dévoilés, a été rejeté en bloc par la communauté internationale et par le Front Polisario qui reste attaché au principe de l'autodétermination et de l'indépendance. Lors de la conférence internationale de solidarité avec le peuple sahraoui, tenue à Tifariti (territoire libéré) du 24 au 28 février, le président de la Rasd, Mohamed Abdelaziz, a ouvertement fustigé l'Espagne et la France. «Ceux qui entravent la publication du rapport du Haut commissariat aux Nations unies aux droits de l'homme sur le Sahara occidental ou oeuvrent à la réduction de l'aide alimentaire, font preuve d'une extrême lâcheté et d'une duplicité flagrante.» A propos du projet «d'autonomie» proposé par le Makhzen, Mohamed Abdelaziz l'a qualifié de «manoeuvre dilatoire qui viole délibérément le droit international et porte en elle les germes de la déstabilisation de l'ensemble de la région».