Un enjeu social, économique, culturel et politique pour les médias nationaux. Autocritique sur la gestion et le fonctionnement, échange d'expériences, les réflexions sur les moyens de moderniser les ressources humaines, techniques et matérielles, la numérisation et la formation, autant de points forts qui ont caractérisé le brainstorming, de la Radio nationale, organisé le week-end dernier à Alger, en collaboration avec le ministère de la Communication. Deux jours durant, les participants, dont des experts de la Radio soudanaise et de la BBC qui ont suggéré des orientations pour mener à bien cette tâche au regard de leurs propres expériences, ainsi que des experts de la Sonatrach ayant participé aux travaux de mise à niveau de leur entreprise depuis 2001, ont discuté «à bâtons rompus» au cours de ce qu'on peut appeler «remue- méninges ou boîte à idées». La présence de Hachemi Djiar, ministre de la Communication, à cette rencontre, témoigne, si besoin est, de l'importance accordée à ce mouvement de modernisation de la presse parlée qui doit être suivi par tous les segments de l'information. Cette nouvelle dynamique de communication s'inscrit en droite ligne dans le cadre de la politique de relance du secteur et permet de «diagnostiquer» l'état des lieux de l'ensemble des services de la Radio. Le ministre a insisté sur la «nécessité majeure» d'une mise à niveau des médias nationaux car la communication, a-t-il dit, représente, aujourd'hui, «un enjeu social, économique et culturel, voire même politique et il faut affronter les menaces audiovisuelles mondiales qui pèsent sur notre identité nationale». Il dira aussi que la communication est aussi un marché de publicité en pleine croissance que la concurrence étrangère substitue aux médias nationaux. Indiquant que 25 chantiers de réflexion sont en cours dans le pays, il précisera que la mise à niveau consiste à sortir de la routine et acquérir des réflexes nouveaux. Elle ne doit pas se limiter au renouvellement des équipements et matériels grâce à des crédits supplémentaires, mais être une véritable opération de renouveau managérial. Le ministre a ajouté qu'il s'agit aujourd'hui de combler le vide juridique qui atrophie le secteur, de rétablir l'unité organique de sa branche publique, et de résoudre la problématique de la chaîne logistique de la presse écrite, publique et privée. La politique nationale de relance de ce secteur vise surtout à développer l'audiovisuel par la technologie du numérique ainsi que de promouvoir la bonne gouvernance, a-t-il encore ajouté. Cette relance tend à rénover le paysage médiatique par l'accès à l'information institutionnelle et de proximité, en assurant aux Algériens de l'intérieur comme ceux de l'extérieur un égal accès à l'information diffusée par les médias nationaux, a encore souligné Djiar. Lors de son intervention, le directeur général de la Radio nationale, Azzeddine Mihoubi, a prôné pour sa part que cette rencontre se veuille un «débat autour de la modernisation à travers la numérisation lui permettant de progresser et mieux exercer sa vocation de service public». Par ailleurs, la directrice de la Chaîne III de la Radio algérienne, Mme Leïla Boukli a annoncé le lancement, en mars courant, d'une Radio nationale d'information continue. Il s'agira d'une Radio à vocation internationale, qui émettra H24 en arabe et dans plusieurs langues étrangères (français, anglais, espagnol). Elle a estimé dans son intervention que la Radio nationale n'a pas suivi le rythme de l'évolution technologique tout en regrettant l'absence d'une école pour les métiers radiophoniques dont la formation est, pour l'heure, assurée sur le tas ou à l'étranger. La rationalité doit primer dans la conduite de son effectif fort de 2600 travailleurs, a ajouté la même responsable qui a relevé que les textes datant de 1991 sont désuets et ne répondent plus aux exigences de l'heure. Pour sa part, Jerry Timins, directeur Afrique et Moyen-Orient à la BBC, a indiqué que le passage au numérique permet “une efficacité, un gain de temps et une plus grande maîtrise des coûts De son côté, M.Ayed Aouadh, ingénieur à la Radio soudanaise, a précisé que le passage au numérique de cette radio, effectué en 2000, a nécessité plusieurs étapes, notamment celle consistant en la maîtrise de la technologie par la formation dans des pays tels que la France ou l'Allemagne. Cinq ateliers ont été mis en place regroupant, notamment, des experts, des journalistes et des responsables des chaînes de radio pour examiner et débattre du thème «Quel plan de développement pour la Radio nationale?» et comment s'adapter à une société plurielle établie dans nos différentes régions. La méthode du brainstorming consiste à rassembler un groupe de personnes, travaillant dans une même activité auquel un thème de réflexion est soumis.