Plus de 600 projets sont en cours de réalisation et devront d'ici à 2013-2015 permettre la mise en service de moyens supplémentaires de production de gaz et d'électricité. 12,3 milliards de dollars sont nécessaires pour Sonelgaz afin de couvrir les besoins de consommation d'électricité jusqu'en 2017. Elle ne trouvera cet argent que si les pouvoirs publics mettent la main à la poche. Ils examinent d'ailleurs, un possible financement de l'entreprise pour lui permettre de poursuivre son programme d'investissements à moyen terme. La confirmation est venue hier du président-directeur général du groupe, M.Nourredine Bouterfa. «Sonelgaz discute actuellement avec le ministère des Finances et celui de l'Energie et des Mines pour trouver des solutions au problème de financement au moins à moyen terme, c'est-à-dire d'ici à 2013-2014», a déclaré M.Bouterfa. Ce dernier, qui intervenait à la Radio nationale s'est voulu rassurant en déclarant que des solutions se dessinent pour résoudre ce problème. Le financement du groupe doit être supporté par l'Etat et par les consommateurs, a ajouté le P-DG de Sonelgaz, précisant que son groupe compte opter pour des financements à long terme, garantis par l'Etat pour poursuivre son programme d'investissements. Interrogé pour savoir si l'augmentation des tarifs de l'électricité est irréversible pour pouvoir mener le programme de développement du groupe, M.Bouterfa a soutenu que tôt ou tard il y aura une augmentation des tarifs. Ces avoirs permettront à Sonelgaz d'investir près de 3000 milliards de dinars à l'horizon 2019, dont 40% seront consentis pour augmenter les capacités de production. Le reste du montant sera réparti sur des projets de transport et de distribution de gaz et d'électricité, selon M.Bouterfa. Le groupe cumule une dette de 350 milliards et des créances de l'ordre de 30 milliards de dinars auprès notamment des clients de basse tension, selon les chiffres fournis par M.Bouterfa. Le P-DG de Sonelgaz a promis par ailleurs un hiver sans délestage, en raison des capacités supplémentaires de 1500 MW dont dispose le groupe, mais sans écarter toutefois des perturbations dans la distribution de l'électricité dans quelques villages isolés durant cette saison. Les emprunts obligataires et les prêts bancaires ne financent qu'une partie du plan. Le reste doit être assuré par l'Etat pour les programmes de développement qu'il impose et par un autofinancement des filiales de Sonelgaz. Selon les prévisions, la demande en énergie électrique en Algérie devrait passer de 31.000 GWh en 2007 à plus de 55.515 GWh en 2016. Dans la même proportion, le nombre de clients passera de plus de 6 millions en 2007 à près de 8 millions en 2016. Pour couvrir cette demande d'ici à 2017, les investissements en production de l'électricité s'élèveront à près de 12,3 milliards de dollars. Sonelgaz devrait y participer à hauteur de 5 milliards de dollars. Les investissements en production ne suffisent pas. Il faut en permanence investir dans l'exploitation, la maintenance et le développement du réseau. En 2017, les investissements en transport et en distribution de l'électricité et du gaz seront bien supérieurs à ceux de la production. Cela fera en sorte que le montant global des investissements prévus d'ici à 2017 sera de l'ordre de 2111 milliards de dinars, soit pas moins de 30 milliards de dollars. Il faut également qu'à moyen et long terme, Sonelgaz procède au remboursement des prêts contractés. Cela implique que des solutions durables vont s'imposer. L'augmentation des tarifs est une alternative. Sans quoi, il y aura un recours aux subventions de l'Etat. Cela est conforme aux dispositions de la loi qui régit le secteur de l'électricité et la distribution du gaz par canalisations. Le programme qui fait la fierté de Sonelgaz est l'électrification. A partir de 1970, le programme d'électrification a connu une véritable accélération passant de 40% en 1969 à 84% en 1989. Des moyens financiers, humains et matériels exceptionnels ont permis à l'Algérie d'atteindre un taux d'électrification de 98% en 2008, soit une électrification quasi-totale du pays, à l'exception des zones extrêmement isolées et peu ou pas habitées. Ces programmes ont permis la réalisation de 144.728 km de réseau moyenne tension et basse tension et de raccorder 1.848.401 foyers dans les différentes régions du pays.