«La Belgique doit prendre ses responsabilités pour défendre la légalité internationale et les principes de l'ONU.» Depuis Bruxelles, Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, a réitéré la position de l'Algérie sur la question sahraouie. Une position objet de plusieurs fausses interprétations véhiculées par Rabat. «La question du Sahara occidental se confond totalement avec celle de la communauté internationale». Cette question, en attente d'un énième examen du Conseil de sécurité de l'ONU, le 20 avril, se base sur les principes établis par la légalité internationale, a souligné Abdelkader Messahel lors d'un entretien avec le chef de la diplomatie belge et la présidente du Sénat. «La communauté internationale a dégagé un consensus selon lequel le Sahara occidental est un territoire non-autonome et est, de ce fait, éligible à la décolonisation, ce qui requiert l'autodétermination du peuple sahraoui, comme le soulignent toutes les résolutions de l'ONU depuis 40 ans», expliqua Abdelkader Messahel à la présidente du Sénat belge, Anne Marie Lizin, le chef de la diplomatie belge, Karol de Gucht, et devant la commission des relations extérieures du Sénat. La visite en Europe du ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines intervient après l'escale de Mohamed Bedjaoui aux Etats-Unis d'Amérique. Le ministre des Affaires étrangères a, rappelons-le, mis en garde la communauté internationale qui, d'après lui, a le devoir d'assumer ses responsabilités historiques en appuyant la légalité internationale quant à la mise en place du principe d'autodétermination du peuple sahraoui. De son côté, Abdelkader Messahel a rejeté le plan «d'autonomie pour le Sahara occidental» proposé par le Maroc. Car, a-t-il expliqué, ce plan pose comme «préalable la marocanité du Sahara occidental et fait fi du droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination, un principe non négociable». La Belgique, un pays qui siège au Conseil de sécurité de l'ONU comme membre non permanent, «doit prendre ses responsabilités pour défendre la légalité internationale et les principes des Nations unies», et pour «mettre en oeuvre ce qui a été décidé par l'ONU», a fait savoir Abdelkader Messahel. Lors d'un précédent entretien avec Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies, Mohamed Abdelaziz, président de la Rasd, a rendu au Maroc la monnaie de sa pièce. Il a rejeté en bloc la nouvelle pseudo-solution de Rabat dite «projet d'autonomie pour le Sahara occidental». Abdelkader Messahel s'est interrogé, s'adressant aux sénateurs belges, sur les craintes du Maroc d'un référendum d'autodétermination sous supervision des Nations unies. Et ce, d'autant que les conditions de sa tenue ont été convenues entre les deux parties en conflit, le Maroc et le Front Polisario, dans le cadre du Plan Baker. «Le plan d'autonomie» que le Maroc présente comme étant «la solution magique» au conflit du Sahara occidental sera un échec de plus, a estimé, hier à Londres, Mohamed Kheddad, le coordonnateur sahraoui avec la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso). Quoi qu'il en soit, la communauté internationale est appelée, le 20 avril prochain, à assumer, encore une fois, ses responsabilités devant l'histoire.