La construction du Maghreb rencontre des entraves et a très peu avancé. Cette vérité est sortie de la bouche de notre ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines. Lors de l'émission “l'Evénement à la Une” de la Chaîne III de la Radio nationale, Abdelkader Messahel a, en effet, rappelé que l'Union du Maghreb arabe (UMA) ne pouvait “se concevoir en dehors de certaines raisons politiques du règlement du conflit du Sahara occidental”. “C'est une question fondamentale dans la construction maghrébine et il y a des clarifications et également des questions à régler”, a précisé ce dernier, notant que l'autre handicap réside dans le fait que les pays de la région font “très souvent (…) des politiques économiques chacun de son côté”. Le ministre a saisi l'occasion pour réaffirmer la volonté de l'Algérie de continuer à travailler à la construction maghrébine, “un choix sur lequel tout le monde est d'accord et qui se fait par étapes”. Concernant la question du Sahara occidental, l'intervenant a rappelé que l'Algérie, attachée au principe de l'autodétermination des peuples colonisés et sous occupation, d'ailleurs défendu par la communauté internationale et les Nations unies, a “une position qui n'a pas changé depuis 1965”. “Nous avons toujours encouragé la recherche d'une solution à ce conflit sur la base de l'exercice, par le peuple du Sahara occidental, de son autodétermination”, a expliqué M. Messahel, en déplorant le manque d'avancement dans le processus de négociations onusien entre le Front Polisario et le Maroc. Dans ce contexte, il a appelé à l'installation “dans les plus brefs délais” du représentant personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, pour permettre la reprise des pourparlers et “mettre en œuvre le principe de l'autodétermination du peuple sahraoui”. À ce sujet, relevons qu'il est très curieux que l'ONU tarde à programmer le 5e round des négociations maroco-sahraouies, alors que les dernières discussions entre les deux parties en conflit remontent au mois de mars 2008. “Le moment est venu pour que les Nations unies mettent de la pression et leur poids sur les parties pour faire avancer les négociations et aboutir à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental”, a déclaré le ministre, en insistant sur le “devoir moral” et la responsabilité de l'ONU quant à l'exercice du droit des peuples à l'autodétermination H. Ameyar/APS