Elle est contre la privatisation de l'Université et contre l'élection d'un député de l'émigration. C'est fait, la secrétaire générale du Parti des Travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a confirmé sa candidature en tête de liste pour la wilaya d'Alger. L'annonce a été faite, lors d'une conférence de presse animée, hier, au Centre international de presse. En se présentant au niveau de la capitale, Louisa Hanoune sait que la bataille sera rude en raison de l'éventuelle présence des autres chefs de partis. Ainsi, en se portant candidate à la députation, Louisa Hanoue devient la 15e femme tête de liste de son parti. Mme Hanoune s'est, par ailleurs, prononcée contre l'élection d'un «député de l'émigration» estimant que ce ne sera là qu'un «vote affectif» et d'affirmer qu'un élu à ce poste ne peut être accessible au citoyen concerné. Il s'agit aussi d'un problème de souveraineté pour la France. Accepterions-nous un député français en Algérie? Est-ce qu'un député algérien peut aller vers un ministre français pour défendre les droits des émigrés? s'est-elle interrogée, soulignant par là, la réciprocité qui doit être respectée. Ne pas marginaliser l'émigration est un devoir, souligne-t-elle, cependant, ce principe est applicable dans le cas d'élections présidentielles ou d'un référendum, mais les législatives constituent un autre cas de figure. Qu'il soit permis à un émigré de voter pour un programme d'un parti, certes, mais, rappelle-t-elle, en 2003, elle avait pris connaissance d'un document de l'Amicale des Algériens en France stipulant que celle-ci freinait l'intégration des émigrés en estimant qu'une organisation de sympathisants d'un parti est plausible. Hanoune a, en outre, vivement déploré que la «carte de député soit devenue, selon elle, une arme garantissant l'immunité parlementaire pour les ´´maffiosi´´ qui usent du poste politique pour accroître leur influence». La secrétaire générale du PT a également tracé rapidement son action au sein de l'APN, soulignant que «plusieurs projets de loi ont été déposés par le PT et n'ont pas été programmés». Elle mettra, également l'accent sur la «pression de l'exécutif sur le législatif» qui continue de régner. Exposant les recommandations du comité central de son parti réuni lundi dernier, Mme Hanoune affichera la satisfaction du PT quant à l'assurance signifiée par le ministre de l'Intérieur sur la «transparence des élections et l'absence de fraude.» Au chapitre économique, la conférencière a, de nouveau, condamné le projet de privatisation de l'Université le considérant comme une «provocation politique et de fait accompli» à 2 mois des élections. Les étudiants issus d'un milieu pauvre, ne pourront y s'inscrire et seuls les riches pourront ainsi y accéder, a-t-elle martelé. Elle interpelle tous les étudiants à observer des grèves, des sit-in, des marches, comme cela se déroule déjà à travers de nombreuses wilayas pour dénoncer ce projet.