L'idée d'une Opep du gaz ne figure pas dans l'agenda de la réunion de Doha, selon M. Khelil. L'accord intergouvernemental relatif au projet du gazoduc reliant l'Algérie à l'Italie via la Sardaigne (Galsi) sera signé dans un mois. C'est ce qu'a affirmé, mardi, le ministre de l'Energie et des Mines, M.Chakib Khelil, au terme de sa visite de travail de deux jours en Italie. Cet accord a pour objet d'identifier le statut juridique des différents tronçons du gazoduc, d'harmoniser les délais de réalisation des différents tronçons et de déterminer le régime fiscal applicable à chaque tronçon du gazoduc afin d'éviter la double imposition. La question des autorisations et des permis pour un bon fonctionnement de la société Sonatrach Gas Italia qui devra commercialiser directement sur le sol italien le gaz algérien, a été également évoquée. «Nous avions besoin de clarifier ces points et des groupes de travail, au niveau des experts, ont été dégagés, pour étudier toutes ces questions» a indiqué le ministre. A ce titre, des experts algériens seront à l'oeuvre dès la semaine prochaine à Rome. Cette visite a été jugée fructueuse, contrairement à celle effectuée dernièrement en Espagne. M.Khelil a montré son désagrément vis-à-vis des limitations imposées par Madrid au volume que pourra vendre directement en Espagne la filiale commercialisation de la société d'Etat, Sonatrach. Par ailleurs, l'accord entre la Sonatrach et le géant russe Gazprom continue de susciter les inquiétudes des Italiens qui voient dans ce dernier un véritable cartel. D'ailleurs, la presse italienne est revenue sur ce sujet en s'interrogeant sur la sécurité d'approvisionnement sachant que le gaz acheminé par l'Algérie et la Russie représente plus de 60% des importations italiennes. Le ministre de l'Energie a affirmé, dans ce sens, que «nous n'avons jamais failli à nos engagements et l'Algérie est un partenaire fiable». Le système de sécurité des approvisionnements de l'Algérie est inégalé dans le monde, a-t-il asséné. M.Khelil s'est voulu rassurant dans ce sens en insistant sur le fait qu'il n'y a aucun accord entre Sonatrach et Gazprom pour contrôler quoi que ce soit, ni dans le marché ni dans la fourniture faisant allusion à la création d'une Opep du gaz. D'ailleurs, M.Khelil a souligné que cette éventualité n'est qu'une idée exprimée par un pays fournisseur de gaz et que jusque-là elle ne restait qu'au stade d'idée. Il indiquera, également, que la faisabilité de cette organisation n'est pas aussi simple car en matière de gaz, il y a très peu de liquidités sur le marché du gaz (peu de GNL en marché spot) comme c'est le cas pour le pétrole. Le ministre avait déclaré, pourtant, à partir d'Oran, qu'une Opep du gaz est possible si des producteurs sont intéressés par l'idée émise par le géant russe du gaz, Gazprom. La déclaration de M.Khelil est venue juste après celle du président de la République qui a annoncé, une semaine auparavant, dans un entretien au quotidien espagnol El Pais, qu'il ne fallait «pas rejeter a priori» l'idée d'une Opep du gaz. Un quotidien russe avait annoncé, dans ce sens, que cinq des principaux pays producteurs - l'Algérie, le Qatar, l'Iran, la Russie et le Venezuela - ont l'intention d'avancer sur ce projet au cours d'une réunion du Forum des pays exportateurs de gaz (Fpeg) le 9 avril à Doha. Le ministre a précisé, en revanche, que cette question ne figure pas, pour le moment, dans l'agenda de la prochaine réunion de Doha.