Dans la wilaya d'Oran, c'est un homme d'affaires qui a été placé tête de liste. Le prochain scrutin législatif connaît une compétitivité sans merci entre les partis politiques annoncés jusque-là et les prétendants à la députation au sein des formations politiques elles-mêmes. Si beaucoup de noms plus ou moins à succès sont évoqués, pour le Mouvement de la société pour la paix (MSP) le bon choix des candidats a été fait. Pourtant, l'ambiance qui régnait hier au siège du parti de Boudjerra Soltani est loin de refléter l'enthousiasme des militants à affronter les élections législatives. Une virée au quartier général du parti, à la veille du dépôt des listes de candidatures, nous a permis de constater de visu cette atmosphère. Le siège est presque vide aux environs de 11h du matin, sous prétexte que c'est la fête du Mawlid Ennabaoui Echarif, sauf la présence du responsable de la communauté algérienne établie à l'étranger qui a refusé de nous recevoir parce que nous n'avions pas de rendez-vous avec lui. Tout de même, le chargé de communication du parti nous confirme que les listes électorales du parti sont prêtes. «Pour l'instant, nous avons retenu Lakhdar Rabhi (président du bureau du MSP à Alger) en tête de liste d'Alger», nous a-t-il indiqué en précisant que la liste d'Alger reste ouverte à la discussion puisque le parti a, jusqu'à minuit, pour trancher définitivement. Abdelhalim Abdelwahab (membre du bureau d'Alger) est classé en deuxième position. Dans la wilaya d'Oran, c'est un homme d'affaires, répondant au nom de Brahim Khodja, qui a été placé tête de liste. La seconde position est affectée à un certain Amine, président du bureau du parti dans cette wilaya. À Blida, c'est Saïdi, vice-président du MSP, qui conduira la liste électorale. Des membres de la commission consultative de wilaya ont été désignés, notamment, en tête de liste et qui sont: Mekah Mohamed à Tizi Ouzou, le professeur Guergouri Kamel à Constantine, Isaâd Ahmed à Bouira, Ahmed Megharia à Chlef, Ahmed Lotfi à Souk Ahras, Abdelouahab Guelaï à Skikda et Lakhdar Kacimi à Tissemsilt. La majorité de ces candidats sont, pour la première fois, en tête de liste et leur moyenne d'âge ne dépasse pas les 39 ans. Il y a, par ailleurs, deux ministres qui se présentent en tête de liste. A Ghardaïa, c'est Mustapha Benbada et à Mila, El Hachemi Djaâboub. L'ex-ministre Abdelmadjid Menasra se présentera, quant à lui, à Batna. Par ailleurs, ils sont cinq anciens députés du parti qui figurent dans les listes à Laghouat, Bouira, Sétif, Chlef et Batna. Le MSP a enregistré, en outre, cinq recours qui ont été réglés selon notre interlocuteur. Pour le MSP, son premier souci, aujourd'hui, est de rebondir à l'occasion du prochain scrutin. Autrement dit, s'affirmer comme la principale et incontournable force politique islamiste en Algérie. Pour ce faire, le parti ne lésine pas sur les moyens ni même sur les mots. Il s'est déjà engagé dans la précampagne qu'il assume pleinement. C'est ainsi que Boudjerra Soltani a, depuis quelques semaines, remis au goût du jour les vieilles revendications du parti, longtemps mises au placard, telles que la levée de l'état d'urgence. Le parti se prépare aussi pour assurer et assumer la campagne électorale qui débutera le 25 avril prochain. Des portes ouvertes sur le parti sont organisées dans toutes les wilayas du pays. Les dirigeants du MSP comptent, en fait, enterrer définitivement le «mauvais souvenir» des législatives du 30 mai 2002 à la faveur des prochaines élections. A l'époque, rappelle-t-on, le parti du défunt Mahfoudh Nahnah s'est vu relégué à la quatrième position, loin derrière la nouvelle formation de Abdallah Djaballah (El Islah, créée en 1999), lui qui espérait même ravir le gouvernail de l'Assemblée populaire nationale aux deux partis du pouvoir, le FLN et le RND. La défaite a été difficilement digérée.