Il porte sur le suivi de la décision du 13 décembre 2006, adoptée par la 4e session extraordinaire du Conseil sur la situation des droits de l'homme au Darfour. La situation des droits de l'homme au Darfour (nord-ouest du Soudan), tant décriée par la communauté internationale, bénéficie enfin d'un traitement approprié auprès des institutions universelles. Une résolution en la matière, initiée, faut-il le dire, par l'Algérie et l'Allemagne, a été adoptée à Genève par la 4ème session du Conseil des droits de l'homme. C'est une étape importante, en attendant, bien évidemment, une protection onusienne des réfugiés du Darfour. Le projet de résolution, présenté conjointement par les représentants permanents de l'Algérie et de l'Allemagne auprès des Nations unies et des organisations internationales en Suisse, porte sur le suivi de la décision du 13 décembre 2006, adoptée par la 4e session extraordinaire du Conseil sur la situation des droits de l'homme au Darfour. A sa 4ème séance, le 13 décembre 2006, le Conseil des droits de l'homme a décidé, sans qu'il soit procédé à un vote, d'envoyer au Darfour une mission de haut niveau pour y évaluer la situation des droits de l'homme et les besoins du Soudan. Laquelle mission devra être composée de cinq personnes, hautement qualifiées, nommées par le président du Conseil des droits de l'homme après consultation avec les membres du Conseil, et d'y dépêcher, de même, le rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme au Soudan. Khartoum a, par ailleurs, donné enfin son accord à l'envoi de soldats non africains pour fournir un appui logistique aux forces africaines au Darfour. Cette décision fait suite à un tête-à-tête, mercredi dernier à Ryadh, entre Ban Ki-moon et Omar El Bachir, en présence du roi Abdallah Ben Abdelaziz. Le projet de résolution, signé par les ambassadeurs de l'Algérie et de l'Allemagne, en l'occurrence Idriss Jazaïry et Michael Steiner, a été présenté au nom de leurs groupes respectifs, le groupe africain dont l'Algérie est coordinatrice au titre des droits de l'homme, d'une part, et le groupe de l'Union européenne que préside l'Allemagne, d'autre part. Par ailleurs, le groupe arabe, dont l'Algérie assure la présidence, s'est portée coauteur du projet de résolution. La résolution adoptée, indique-t-on, «ne comporte pas de condamnation du Soudan». Mieux encore, la mission permanente de l'Algérie en Suisse a ajouté que «le travail devant se faire à Genève en consultation avec la Mission soudanaise». Cette même résolution «ne reprend pas les recommandations controversées du rapport Williams, ni également le rapporteur spécial sur le racisme dans la liste des membres du groupe constitué afin de favoriser la mise en oeuvre, par le Soudan, des résolutions des Nations unies en matière des droits de l'homme». La résolution en question «ne prévoit pas l'envoi de troupes au Soudan». Khartoum, rappelons-le, s'est opposé, au départ, mordicus, à l'idée d'envoyer des troupes de paix onusienne, y voyant une colonisation sous une autre forme. Mais, n'est-il pas indispensable d'assurer une marge de sécurité et de protection aux réfugiés du Darfour? Après quoi, si l'Algérie a effectivement contribué à la recherche d'une solution équitable à la crise du Darfour, Khartoum n'avait -jusqu'ici- pas montré suffisamment de volonté pour en finir. Quoi qu'il en soit, on considère que l'Algérie «a réussi à refaire l'unité du groupe africain sur un autre texte de compromis, élaboré à partir de la structure du projet de résolution de l'UE, après de longues tractations avec un petit nombre de pays africains, dans le but de parvenir à l'unanimité». Cette nouvelle négociation euro-africaine aura-t-elle, en fin de compte, l'effet escompté? L'avenir de deux millions de déplacés demeure encore incertain, tandis que la guerre civile au Darfour a fait déjà 200.000 victimes selon un bilan de l'ONU.