Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a souligné, Lundi à Tripoli, l'urgence d'apporter une réponse aux crises et aux conflits en Afrique à travers une approche globale intégrant le traitement des causes de ces tensions. Le président Bouteflika a appelé la communauté internationale et plus singulièrement les Nations unies à “soutenir l'effort endogène de l'Afrique par un appui déterminé et conséquent au financement des opérations de maintien de la paix sur le continent”. Il s'agit là, a-t-il dit, d'une “priorité indiscutable, tout autant que doit l'être la fourniture d'une assistance directe et immédiate aux pays qui émergent d'un conflit, voire à ceux où des processus de paix, encore fragiles, ont besoin d'être soutenus et consolidés par des actions concrètes”. La Communauté internationale est également interpellée pour s'engager résolument dans la lutte contre le trafic d'armes et contre le terrorisme, qui alimentent le conflit en Somalie et dont les effets déstabilisateurs touchent toute la Corne de l'Afrique, voire au-delà, a insisté le chef de l'Etat, estimant qu'il est temps de “s'attaquer vigoureusement aux facteurs exogènes et aux éléments qui se nourrissent de ces situations”. L'Union Africaine et la Communauté internationale “doivent apporter une réponse urgente et appropriée aux attentes des pays qui émergent de conflits, et à leurs populations qui ont un besoin pressant de ressentir et de mesurer les effets de la paix”, a encore soutenu le président de la République. Il a indique, en outre, que le temps est certainement venu pour l'Afrique de gagner une autre bataille décisive, cette fois-ci sur elle-même, en parvenant à mettre fin aux conflits qui pèsent sur son présent et contrarient ses projets d'avenir”. Par ailleurs, de leur côté, les dirigeants africains se sont dit “déterminés” à mettre un terme définitif au fléau des conflits et de la violence sur leur continent. Les chefs d'Etat et de Gouvernement de l'Union africaine (UA), réunis en session spéciale consacrée aux conflits dans le continent, ont réaffirmé leur volonté à “mobiliser tous les moyens et ressources humaines nécessaires et à saisir toutes les opportunités pour promouvoir et faire progresser l'agenda de prévention des conflits, de rétablissement et de maintien de la paix ainsi que la reconstruction post-conflit”. A cette fin, les Etats africains se sont engagés, dans la déclaration de Tripoli qu'ils ont adoptée à la fin des travaux de la session spéciale de l'UA, à “accélérer la mise en place intégrale de l'architecture continentale de paix et de sécurité, en affinant, tant que besoin, les dispositions existantes pour faciliter leur mise en oeuvre “. (Des instruments existants dans les domaines des droits de l'homme, de l'Etat de droit, de la démocratie, de la bonne gouvernance, du contrôle des armes, ainsi que du bon voisinage). Ils demandent, en outre, au président de la Commission de l'UA de prendre toutes les mesures nécessaires pour “renforcer les capacités de la Commission à mieux relever les défis de la paix, de la sécurité et de la stabilité sur le continent”. D'autre part, s'agissant de la question du Darfour, celle-ci doit être réglée dans son contexte africain, a souligné le conseiller du président soudanais, Mustapha Othmane Ismaïl. Dans une déclaration à la presse, en marge des travaux de la session spéciale de la Conférence de l'Union africaine (UA), le conseiller du président soudanais qui a pointé du doit “des parties étrangères” dans “l'instrumentalisation” de la question du Darfour, a indiqué que cette rencontre devait mettre au point “les mécanismes et approches” à même de traiter les conflits dans le continent dans leur cadre africain. Concernant le développement de la position internationale vis-à-vis de la question du Darfour, le conseiller du président soudanais s'est dit optimiste quant à la résolution “de cette question dans les plus brefs délais” notamment, a-t-il dit, avec le changement de la position américaine avec l'arrivée du président Barack Obama. Nassim I