«43 sociétés commercialisent du gaz en Espagne. Aucune n'est soumise à des restrictions de temps ou de quantité.» Le ministre de l'Energie et des Mines, MChakib Khelil, a longuement évoqué, hier au forum d'El Moudjahid, les dernières évolutions des relations algéro-espagnoles dans le domaine énergétique. «Le cas espagnol est unique dans le cadre de l'Union européenne», a-t-il déclaré. M.Khelil a exprimé, une fois encore, son mécontentement vis-à-vis des limitations imposées par Madrid au volume que pourra vendre directement en Espagne la filiale commercialisation de la société Sonatrach. Le gouvernement espagnol a autorisé, faut-il le rappeler, le 6 mars, la Sonatrach à commercialiser directement son gaz en Espagne, mais avec un plafond d'un milliard de m3 au lieu de 3 milliards de m3 comme prévu, soit environ 7% du gaz qu'Alger exporte vers l'Espagne. «Il y a plus de 43 sociétés qui commercialisent du gaz en Espagne. Aucune n'est soumise à des restrictions de temps ou de quantité», a protesté le ministre. Sur les négociations à la hausse des prix du gaz, il dira que celles-ci sont toujours en cours. L'Algérie fournit en fait plus du tiers du gaz espagnol, et la société Sonatrach, à l'instar d'un des autres gros fournisseurs de l'Europe, le russe Gazprom, est en train d'implanter dans plusieurs pays d'Europe des filiales de commercialisation directe pour vendre le gaz au client final. Par ailleurs, le ministre de l'Energie a tenu à réaffirmer que la Sonatrach n'a nullement l'intention de monopoliser le marché du gaz. A propos des négociations avec les compagnies Repsol et Gas Natural, relatives au projet intégré de Gassi Touil, M.Khelil a rappelé que c'est le projet le plus important attribué à un consortium international, en ce qu'il inclut l'exploitation et la commercialisation en passant par la production de 4 millions de tonnes de gaz liquéfié par an. Tout en dénonçant le retard accusé quant à sa réalisation, le ministre a estimé que l'Algérie n'est pas près de perdre de sa crédibilité vis-à-vis de ses partenaires. Aussi, il a souligné que l'Algérie ne fera aucune concession sur les délais d'autant que les réponses de ces deux entreprises sont très évasives et les progrès réalisés dans la négociation décevants. L'idée d'une Opep du gaz a été également évoquée. L'invité du forum a affirmé qu'elle ne figure pas dans l'agenda de la prochaine réunion de Doha. Il précisera, cependant, que la question peut être mise à l'ordre du jour par les participants. «Je pense que les parties intéressées vont approfondir cette idée», soulignera M.Khelil. Sur les prix du pétrole, le ministre a déclaré que, malgré la hausse, l'Algérie est à peu près à 5% en dessous de la moyenne de 2006 en termes de revenu global. Quant au développement du nucléaire, il annoncera la préparation d'un avant-projet de loi sur l'acquisition pacifique de l'énergie nucléaire. Sur la coopération dans ce domaine, il citera la Chine, l'Argentine, la Russie et les USA. Pour la France, il a souligné que les discussions sont engagées avec ce pays et que «nous sommes disposés à poursuivre les négociations». «Pour l'instant il n'y a pas de propositions concrètes», a-t-il conclu.