Après une vive polémique sur l'identité, l'immigration et l'insécurité, les candidats reviennent sur les préoccupations des citoyens. A moins de vingt jours du premier tour présidentiel, les candidats passent au sérieux. Le chômage, l'emploi et les salaires sont de nouveau les cartes sur lesquelles misent les candidats dans leurs programmes pour séduire l'électorat. Au lendemain de la présentation du projet présidentiel de l'UMP, la candidate socialiste Ségolène Royal a pris le relais. Lors d'un point de presse qu'elle a animé au siège du parti, la candidate est revenue sur les grandes lignes du pacte présidentiel qui est en cours d'élaboration. Famille, éducation, emploi et écologie sont les grands thèmes retenus dans le projet de la candidate socialiste. Il faut reconnaître qu'après une vive polémique sur l'immigration, l'identité et l'insécurité, les candidats reviennent à la raison. Preuve en est que tout au long de son allocution, la candidate n'a soufflé mot sur ces sujets. La candidate de la gauche a axé son discours uniquement sur les préoccupations socioéconomiques des citoyens. Craignant de voir sa cote à la baisse, la candidate a devancé les choses en présentant ses propositions avant que le pacte soit achevé. La candidate résume sa vision globale en sept points qu'elle considère comme la pierre angulaire de son programme. Il s'agit de relancer la croissance pour offrir un travail à tous, d'améliorer le pouvoir d'achat, promouvoir l'éducation, garantir la protection sociale des familles, décider l'excellence environnementale, lutter contre toutes les formes de violence et enfin agir pour une France plus forte. La candidate est allée loin dans ses réflexions en mettant le doigt sur la question de l'endettement, un point qui touche sensiblement la majorité des Français. Pour sauver les citoyens de cette situation, elle a présenté un plan de lutte contre l'endettement et contre les abus bancaires. «Les résultats financiers des banques en 2006 ont augmenté de plus de 30% et les frais bancaires pour les particuliers et les entreprises sont devenus exorbitants», a-t-elle précisé. Par ailleurs, la candidate socialiste ne s'est pas abstenue de critiquer indirectement le projet présidentiel de son rival, le candidat de l'UMP. Tout en parlant de son oeuvre, elle a expliqué que son pacte a été élaboré en coopération avec la société civile. «Ce pacte n'est pas un projet unilatéral» dit-elle avant d'ajouter qu' «un projet de la République doit impliquer toutes les parties de la société». Elle voulait expliquer que le parti de la gauche n'y est pas allé avec le dos de la cuillère. Selon elle, plus de 3 millions de citoyens ont participé aux 6000 réunions organisées sur le pacte présidentiel. Evoquant la rupture entre les citoyens et les institutions, la candidate du PS persiste et signe que le programme politique doit refléter les aspirations et les attentes de la population. «Je comprends pourquoi les Français hésitent aujourd'hui à se prononcer sur leur choix présidentiel», révèle-t-elle. Ce n'est pas tout. Elle promet, une fois élue, de réformer les institutions de l'Etat en favorisant la participation des mouvements associatifs. Le dialogue social reste une condition indispensable pour intégrer toutes les couches sociales et lutter contre l'exclusion, selon Mme Royal. Voulant convaincre ses électeurs sur l'efficacité de son programme, la candidate dira: «Je suis une femme libre. Je n'appartient ni à une puissance d'argent, ni à un lobby, ni à groupe d'intérêt.» A travers ses propos, la candidate du PS ciblait directement le candidat de l'UMP qui, selon elle, tente davantage de protéger les patrons d'entreprise. Enfin, à l'approche du rendez- vous électoral, la course devient de plus en plus serrée.