Le débat sur le programme politique des candidats est absent de la campagne électorale pour laisser place aux idées communistes. La France vit- elle une crise d'identité? Telle est la problématique que se pose la majorité des Français. En effet, le courant du patriotisme ne cesse de gagner les leaders politiques en Hexagone. Le débat sur l'identité nationale suscite de plus en plus de controverses entre les candidats à la prochaine présidentielle. Cette semaine a été marquée par une vive polémique sur le sujet en question. L'identité nationale, la Marseillaise, les couleurs du drapeau... Tels sont les propos qui reviennent en force dans les discours des politiciens. Après le front national et l'UMP de Nicola Sarkozy, c'est la candidate socialiste, Ségolène Royal, qui a créé la surprise cette semaine. Désormais, elle aussi se nourrit de ses racines pour animer son discours politique. Voulant illustrer la «nouvelle phase» de sa campagne à quelques semaines de l'élection présidentielle, Ségolène Royal a fait un véritable exploit en contestant le thème de «l'identité nationale». Inquiète par les sondages qui font toujours état de la montée de la droite, Ségolène réajuste son pas. La Marseillaise, Le chant de la lutte contre toutes les tyrannies, sont devenus pour elle un passage obligé dans ses réunions publiques. Ce n'est pas tout. La dame du PS a même souhaité, que tous les Français aient «le drapeau tricolore chez eux». «Il faut reconquérir les symboles de la nation et en même temps porter un regard neuf sur les valeurs de la nation», a-t-elle ajouté au cours d'une brève tournée dans la région Provence- Alpes-Côte d'Azur, où l'extrême droite a conquis plusieurs municipalités en 1995. En faisant allusion aux gens de la droite, en particulier son rival de l'UMP, Ségolène Royal a affirmé que «l'identité nationale n'est pas le monopole de je ne sais quel courant d'extrême droite. Ce n'est pas demander des comptes d'où l'on vient, mais se demander où l'on veut aller ensemble.» Cette déclaration a provoqué l'ire des leaders de la droite et a ouvert la porte à une grande polémique. Le débat sur le programme politique s'éclipse de la campagne électorale pour laisser place aux idées communistes. Au lieu de charmer l'électorat par le contenu de leurs programmes, les candidats se noient dans le débat sur l'identité nationale. A quelques semaines du premier tour, chacun tente de s'approprier des valeurs républicaines pour attirer le maximum de voix et réveiller l'électorat dormant. L'expérience de l'extrême droite, en 2002, est encore fraîche dans les esprits des Français. C'est pour cette raison, d'ailleurs, que la gauche tente comme la droite de jouer la carte de l'identité. Alors que certains parlent d'une sixième République, la France, avec le débat sur l'identité, retourne au point de départ. À entendre les déclarations multiples des candidats, on croirait que la France a complètement perdu son identité. Ce débat risque sérieusement d'élargir le fossé et de diviser la société française.