Aucune date, ni échéance précises n'ont été avancées par le grand argentier du pays quant à l'aboutissement de cette opération. Prévue initialement pour le mois de février dernier, puis reportée pour le mois d'avril en cours, l'ouverture du capital du Crédit populaire algérien (CPA) vient d'être reportée encore à une date indéterminée. C'est ce qu'a déclaré le ministre des Finances, M.Mourad Medelci, invité, jeudi, au forum d'El Moudjahid. «J'avais parlé d'avril, mais je ne m'avancerais plus à fixer une date précise pour cette opération», a-t-il affirmé, sans pour autant donner des détails sur les raisons de ce report. Il a, toutefois, tenu à préciser que le processus de privatisation se déroule «correctement et qu'il est en bonne voie». Aucune date, ni échéance précise n'ont été avancées, par le grand argentier du pays quant à l'aboutissement de cette opération. Il s'est contenté de dire que le processus «interviendrait dans les prochains mois». Le ministre avait déjà précisé qu'il faut un délai de deux ans pour privatiser une grande entreprise. La participation au capital du CPA est fixée à 51% au minimum, plaçant ainsi le futur repreneur en position d'actionnaire majoritaire. A rappeler que quatre banques françaises, à savoir Société Générale, BNP Paribas, le Crédit Agricole et Natexis, une américaine, Citibank, et le groupe espagnol Santander sont en lice pour la privatisation du CPA. Huit banques étrangères au total y avaient manifesté leur intérêt. Alors que la privatisation du CPA est reporté aux calendres grecques, M.Medelci soutient, sur un autre plan, que le système bancaire algérien serait privatisé à 40% en 2010. Selon ses prévisions, avec la privatisation du CPA et l'ouverture du capital de la Banque de développement local (BDL), prévues pour 2008, les banques publiques algériennes représenteront 60% du paysage bancaire algérien au lieu de 90% actuellement, à l'horizon 2010. S'exprimant sur les crédits à l'économie octroyés par les banques, M.Medelci a indiqué qu'ils se sont établis à 1942 milliards de DA à la fin 2006, soit une hausse de 10% par rapport à 2005, avec une prépondérance de la part des crédits au secteur privé avec 52,8% (contre 49,6% en 2005). Pour le ministre, l'évolution encourageante du secteur privé dans l'agriculture, l'industrie et les services, notamment, démontre que l'économie algérienne, auparavant publique, s'est transformée en économie mixte qui se dirige vers un système économique libéralisé. Dans ce sens, il a indiqué qu'un nombre important de banques étrangères de grande envergure ont introduit des demandes d'agrément auprès de la Banque d'Algérie et entreront en activité dans les prochains mois. Le grand argentier du pays a considéré, toutefois, que certaines contraintes doivent être aplanies pour stimuler la croissance. Il s'agit d'inciter davantage les opérateurs économiques à opter pour l'investissement créateur de richesses, à lutter contre la bureaucratie persistante et le marché informel. Par ailleurs, le ministre a affirmé que l'avant-projet de loi relatif à la réorganisation de l'Inspection générale des finances (IGF) sera examiné prochainement en Conseil de gouvernement. Le gouvernement va dégager les moyens financiers et matériels adéquats pour rendre plus efficace l'activité d'investigation et de contrôle des finances publiques par l'IGF, dit-il. Ce projet de texte prévoit, note-t-on, que les contrôles de l'IGF ne se limiteront plus au contrôle de gestion des dépenses des institutions à caractère administratif mais seront systématiquement étendus aux entreprises économiques publiques. Le statut actuel ne permet pas à l'IGF d'entreprendre des contrôles dans des entreprises publiques qu'à la demande du gouvernement. Interrogé sur le projet de loi de finances complémentaires pour 2007, le ministre s'est gardé de donner les détails sur le contenu de ce texte et s'est limité à dire que des ajustements budgétaires allaient être apportés. Concernant la réévaluation des actifs des entreprises prévue par la loi de finances 2007, le ministre a indiqué que les textes d'application sont actuellement au niveau du secrétariat général du gouvernement. Sur le projet d'assainissement des entreprises, annoncé par M.Benbada, ministre de la PME, il dira qu'il est toujours à l'étude et aucune decision n'a été prise à ce sujet. Enfin, interrogé sur l'affaire de la Khalifa Bank, M.Medelci, qui avait été entendu comme témoin dans cette affaire, a déploré la «déformation» par «certains quotidiens nationaux» des propos qu'il avait tenus lors de ses témoignages devant le tribunal de Blida.