Le Grand argentier du pays espère que cette opération sera finalisée avant la fin de l'année. Prévue initialement pour le mois de février dernier, puis reportée pour le mois d'avril, l'ouverture du capital du Crédit populaire algérien (CPA) traîne toujours. «Il n'y a rien de nouveau de ce côté-là» a affirmé, hier, le ministre des Finances, Mourad Medelci, en marge du troisième Forum international des finances organisé à Alger. Il soutiendra, en revanche, que son département travaille activement à clore ce dossier. «Ce dossier sera finalisé au plus tard à la fin de l'année et j'espère avant», a-t-il poursuivi. M.Medelci a préféré ne plus fixer de date précise pour cette opération. Une réaction qui suscite, en fait, des interrogations surtout que les responsables n'expliquent en rien ce retard. Pourtant, le grand argentier du pays a rassuré, à maintes reprises, que le processus de privatisation se déroule «correctement et qu'il est en bonne voie». Le ministre avait déjà précisé qu'il faut un délai de deux ans pour privatiser une grande entreprise. La participation au capital du CPA est fixée à 51% au minimum, plaçant ainsi le futur repreneur en position d'actionnaire majoritaire. A rappeler que quatre banques françaises, à savoir Société Générale, BNP Paribas, le Crédit Agricole et Natexis, une américaine, Citibank, et le groupe espagnol Santander sont en lice pour la privatisation du CPA. Huit banques étrangères au total y avaient manifesté leur intérêt. Le ministre délégué chargé de la Réforme financière vient de soutenir le contraire. En effet, dans une déclaration en marge de la signature, hier, d'un protocole d'affaires financier avec le Portugal, M.Karim Djoudi a affirmé que les banques étrangères préqualifiées sont «satisfaites» des conditions du déroulement du processus. Le ministre ajoutera que «le processus de privatisation de cette banque se déroule normalement mais il faut savoir aussi que la cession d'une banque publique est un processus très complexe». Il s'agit, essentiellement, de l'évaluation de cette banque, de la définition de la stratégie de cession, du lancement de l'appel d'offres pour la préqualification des banques, de l'élaboration des documents juridiques (contrat de cession, pacte d'actions...) qui ont été transmis aux banques préqualifiées. Les partenaires intéressés par cette privatisation avaient été précisément invités à retirer un dossier de préqualification auprès de la Rothschild and Cie, conseiller exclusif pour cette transaction. Pour être préqualifié pour la suite du processus de privatisation, un partenaire stratégique doit avoir, à la date du 30 juin 2006, un niveau de fonds propres minimum de 3 milliards d'euros, un réseau d'au moins 400 agences dans un même pays et un rating (cotation) préfixé par cet appel. En septembre 2006, le capital de la banque a été augmenté de 4 milliards de DA pour atteindre 29,3 milliards de DA sur décision du Conseil de la monnaie et du crédit.