La qualification des équipages sur l'appointage des hélicoptères et la maîtrise des opérations de recherche et de sauvetage, de la communication, de la navigation, seront à l'ordre du jour. Le Mourad Raïs, un bâtiment escorteur de la marine algérienne, a quitté le port d'Alger hier, pour Cadix en Espagne où il doit participer, du 10 au 24 avril, à l'exercice multilatéral «Phoenix Express 2007». Cet exercice organisé par la 6e flotte américaine regroupe, également la France, l'Espagne, l'Italie, la Turquie, le Portugal, la Grèce, la Tunisie et le Maroc, et s'inscrit dans le cadre du «renforcement de la coopération opérationnelle avec la 6e flotte américaine en vue de coordonner les efforts et unifier les procédures et les démarches d'exécution», selon les propos du responsable de la communication de la marine, le lieutenant-colonel Slimane Deffaïri. Ses objectifs sont «la planification et l'exécution d'un exercice complexe sur les interdictions maritimes ainsi que le contrôle et le suivi des activités maritimes à travers la mise en place d'un centre opérationnel commun (MOC) à la base espagnole Rota», a ajouté cet officier. «La qualification des équipages sur l'appointage des hélicoptères et la maîtrise des opérations de recherche et de sauvetage, de la communication, de la navigation en groupe ainsi que des opérations de ravitaillement, de remorquage et d'évacuations techniques et sanitaire en mer», sont les axes de travail de cet exercice. Le précédent exercice, baptisé «Phoenix Express-06», s'est tenu du 29 mai au 14 juin dans le sud des Baléares, au nord des côtes africaines, à l'ouest de Gibraltar, et s'inscrivait dans le cadre des activités avec la 6e flotte approuvées par le haut commandement de l'Armée nationale. Des exercices de formation, de recherche et sauvetage, d'assistance mutuelle et des exercices de communication seront également au programme des manoeuvres. L'équipe navale du Kirch bénéficiera en fait d'une très bonne expérience sur place, en prenant part aux exercices navals de bout en bout, alors qu'une équipe de boarding et un officier des forces navales embarqueront à bord du bâtiment américain USS Saipain, si le même scénario que celui de 2006 est reconduit. Généralement, des manoeuvres de cette envergure tendent à optimiser les capacités des bâtiments intervenant en haute mer, et se distinguent par des exercices ciblant la communication navale, le contrôle maritime, la surveillance, le repérage, l'interception et la neutralisation des bâtiments suspects. Cependant, il y a lieu de noter que bien qu'une pareille initiative est menée actuellement en Méditerranée par les navires de l'Otan et dirigée par Washington sous le nom de code «Active Endeavour» (Participation active), il n'en demeure pas moins que l'objectif est celui de contrôler l'étroit passage du Bassin méditerranéen, lequel conduit directement en Atlantique, d'où les craintes américaines. Depuis plusieurs mois, des navires relevant des forces maritimes internationales avaient aussi accosté au port d'Alger pour les mêmes motifs. Opération «Sécurité en Méditerranée» semblait aussi être le nom de mission de ces patrouilles en haute mer, destinées à prévenir tout danger, mais aussi à s'entraîner en simulant des navires hostiles. La réunion la plus importante concernant la sécurité en Méditerranée a été celle des ministres de la Défense de l'Initiative du groupe «5+5» et qui s'était tenue à Alger en décembre 2005. Les «5+5» ont adopté un plan d'action constitué d'une douzaine d'activités axées sur les volets de la surveillance maritime et aérienne, la lutte antiacridienne et les mines antipersonnel. La «photo de famille» des dix pays, prise peu avant midi, mettait côte à côte des intérêts divergents, des soucis particuliers et des priorités qui ne sont pas partagées par tous. Si les pays du Sud essayent de faire un surplus d'efforts pour s'amarrer au développement et à la stabilité politique et sociale, le souci des Européens reste de contenir le flux migratoire et la menace terroriste (qui ne peut venir que du Sud). Les «turbulences migratoires» en France, les répressions contre l'immigration clandestine en Espagne et en Italie démontrent que le souci majeur des pays de l'Europe est, et reste, celui d'endiguer le «fléau migratoire», source de tous les maux. Le Maroc et l'Algérie repoussent par exemple, annuellement, quelque 18.000 candidats clandestins vers l'Europe, mais ne peuvent longtemps payer le prix et l'effort humain et financier de ce travail, alors que les objectifs des Etats-Unis sont de mettre la Méditerranée sous contrôle permanent.