Pourtant, les résultats à l'examen du baccalauréat sont à l'avantage des filles. Dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj, l'emploi féminin a atteint, en 2006, quelque 13.680 postes de travail sur une population active (hommes et femmes) de 169.103 personnes. Soit près de 8% de la population féminine en âge de travailler, selon les dernières statistiques publiées par les autorités. Or, la population globale de la région des Bibans est de 693.000 âmes, toujours selon les mêmes sources, avec une répartition égale entre les deux sexes. La femme donc, quel que soit son statut social, est bien derrière l'homme en matière d'emploi, même en tant que cadre, à moins que l'on décide de supposer que la fonction de «femme au foyer» est un emploi et il faudrait pour cela qu'elle soit mariée avec au moins un enfant à charge. Cette condition sociale de la femme est paradoxale si l'on compare les chiffres avancés de la scolarité des filles et des garçons dans tous les paliers du secteur de l'éducation. En effet, le nombre de filles inscrites dans les différents paliers de l'enseignement égale et parfois dépasse celui des garçons. Sur un total de 162.964 élèves inscrits pour l'année scolaire 2006/2007, 79.561 sont des filles, soit un taux de 48,82%. C'est au niveau du cycle secondaire que la présence de la fille est plus importante avec 55% d'inscrits, sur un total de 25.046 élèves. De même, les résultats à l'examen du baccalauréat (session 2006) sont à l'avantage des filles avec un taux moyen pour les différentes filières de 65% sur l'ensemble des admis. Quant au taux de scolarisation des filles, il demeure excellent dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj avec un taux de 94,27%. Ces recalées de l'éducation, notamment celles ayant atteint le Bac, s'orientent le plus souvent vers l'enseignement et la santé. Cependant, selon les chiffres avancés, elles demeurent minoritaires par rapport aux hommes, puisqu'elles occupent respectivement 43% du corps enseignant et 48% des corps médical et paramédical. Selon les mêmes sources, les différents dispositifs d'insertion ont permis la création de 9255 postes d'emplois féminins sur un total de 47.851 postes en 2006, soit 19,34% des offres. Encore une inégalité. Seulement, les femmes occupent une place importante au sein des différentes administrations, notamment en tant que secrétaires, mais rarement à des postes-clés, comme chefs de service ou encore responsable d'un secteur. Aussi, il y a lieu de s'interroger sur le devenir des femmes, notamment après leur scolarité, bien que les traditions ancestrales et les tabous ont la peau dure en Algérie. Avec seulement 8% de postes d'emplois occupés, la femme à Bordj Bou Arréridj est loin d'exercer toute sa force de travail et encore moins être considérée, un jour, l'égal de l'homme. Ces chiffres sont révélateurs et poussent à une longue réflexion sur l'avenir de la femme qui, dit-on, est l'avenir de l'homme.