43 douaniers licenciés et 20 autres présentés à la justice pour corruption. La direction générale des douanes, en lançant une opération «mains propres» au coeur même de ses services, donne le ton à une campagne contre la corruption qui entre dans le cadre de la bonne gouvernance. D'autres secteurs sensibles devraient connaître le même sort. L'assainissement des administrations algériennes, qui s'illustrent déjà par un «bureaucratisme» qui a fait leur réputation sont gangrenées, de surcroît, par le phénomène de la corruption, touchant tous les paliers des institutions. Ce coup de balai ne sera donc que salutaire pour améliorer, non seulement l'image de l'administration (douanes, police, justice...), mais aussi pour rétablir la confiance avec les administrés, les citoyens qui sont loin d'en avoir une haute idée. Quand on fait le ménage, il n'y a pas mieux que de balayer devant sa porte. C'est ce que semble avoir fait l'administration des Douanes. L'opération «mains propres» au sein des effectifs de l'administration des Douanes a été lancée, il y a deux années, selon la direction générale de cette institution. 92 douaniers ont été sanctionnés, 43 d'entre eux ont reçu les notifications relatives à leur fin de fonction, alors que 20 autres sont poursuivis par la justice pour corruption, apprend-on de sources concordantes. Ces derniers ont fait l'objet d'une suspension automatique. Tous les échelons de la hiérarchie de ce corps ont été touchés. Cela va du simple douanier à l'inspecteur de haut rang. Les faits qui leur sont reprochés sont divers. Selon des sources émanant de la direction générale des Douanes, les sanctions disciplinaires, qui ont été mises à exécution, coïncident avec la nomination du nouveau directeur général à la tête de la Douane, M.Mohamed Abdou Bouderbala, qui a été installé en janvier 2006. Il aurait donné des instructions fermes pour juguler le fléau de la corruption, en particulier au seuil de l'institution dont il est, désormais, le premier responsable. Pour mener à bien la bataille qu'il a engagée contre la fraude et la contrebande, le nouveau patron des Douanes a élargi les prérogatives aux douze directions régionales. Les sanctions prises contre les douaniers sont diverses. Certains d'entre eux, poursuivis en justice, sont toujours suspendus en attente des décisions définitives qui seront rendues par le tribunal. Pour d'autres, des sanctions disciplinaires, en l'occurrence des mutations d'office, ont été appliquées pour les fautes professionnelles du troisième degré. L'administration des Douanes est condamnée à passer par cette douloureuse étape, un constat amer mais aussi un passage obligé pour restaurer l'image de marque de cette noble institution.