Les quatre candidats de l'UMP, du PS, du FN et de l'UDf se regardent en chiens de faïence avant ce premier tour. Y aura t-il des alliances avant la date butoir du premier tour? De nouveau, cette question occupe le devant de la scène politique française. A cinq jours du premier rendez-vous électoral, une polémique s'est installée autour d'une probable alliance entre les candidats. L'ancien Premier ministre, actuellement sénateur, Michel Rocard, a invité Ségolène Royal, candidate socialiste et François Bayrou, candidat de l'Union pour la démocratie française (UDF), à former une alliance avant le premier tour. Irritée par le comportement de l'ancien Premier ministre, Ségolène Royal, a exclu toute sorte de coalition avant dimanche prochain. Pour Royal, cet appel de Rocard n'est qu'une manière de déstabilisation. Intervenant sur les ondes de Radio France, Mme Royal a répliqué en estimant qu'un bon nombre «d'éléphants» (Ndlr, nom attribué pour les responsables du parti socialiste), ont mal digéré «ma désignation à la tête du parti» tout en qualifiant cette sortie de manque de discipline des amis «éléphants». L'ancien Premier ministre, Michel Rocard, est considéré comme l'un des partisans de TSS (ndlr, tout sauf Ségolène). avant son élection comme candidate, Ségolène Royal était catégorique. Elle ne prévoit aucune alliance avant le 22 avril, jour du premier tour. Cette dernière songe, toutefois, qu'en cas de deuxième tour, les portes de son parti resteront ouvertes aux militants de l'UDF. De son côté, François Bayrou s'est inscrit dans la même démarche. Ce dernier a affirmé qu'aucun rapprochement PS-UDF n'est envisagé, du moins, avant le premier tour. Poussant le bouchon plus loin, il a refusé même une alliance avec le PS au second tour, dans le cas où il ne serait pas qualifié. Deux interprétations et lectures sortent de l'appel de M.Rocard. Comme il n'y a jamais eu de ralliements entre les candidats à la présidentielle avant le premier vote, M.Rocard est en train de nettoyer et de préparer le terrain pour le second tour afin de couper l'herbe sous les pieds de Nicolas Sarkozy. Certes, le candidat de l'UDF s'était toujours inspiré de la droite politique, mais son programme actuel est plus proche de la gauche. Ce qui rend possible une éventuelle alliance lors du deuxième tour. L'autre hypothèse à relever de cet appel, est le fait que les Français sont appelés à se rendre, de nouveau, un mois après la présidentielle, aux urnes, à l'occasion des législatives qui se dérouleront en deux tours de scrutin, les 10 et 17 juin prochain. L'enjeu est, donc, de taille, pour les deux partis. Après les résultats des législatives, la course sera rude pour la constitution du gouvernement. Le parti majoritaire dirigera le gouvernement prochain et c'est à lui de choisir la composante gouvernementale. Aussi, la constitution d'un gouvernement mixte entre une droite modérée et la social-démocratie, reste possible, à l'instar du gouvernement allemand d'aujourd'hui, qui n'est ni de gauche ni de droite. Cette polémique a encore bien servi le candidat de l'UMP, Nicolas Sarkozy. Pour ce dernier, l'appel de M.Rocard prouve une «défaillance du parti socialiste.» «La présidentielle n'est pas une affaire de ralliement d'un parti à l'autre, c'est une affaire entre le candidat et le peuple», a déclaré Sarkozy. En outre, loin d'une éventuelle alliance de la droite, l'UMP, avec l'extrême droite, Front national de Jean-Marie le Pen, une autre polémique gagne, de nouveau, les deux formations. Aux yeux des «Lepenistes», les «Umpistes», sont en train de «courtiser» leurs électeurs pour les convaincre de voter en faveur de Sarkozy. Selon les derniers sondages, Le Pen figure comme le troisième homme de la campagne, mais pas François Bayrou. Dans pareil cas, il devient nécessaire de faire barrage au candidat de l'extrême droite, a déclaré Sarkozy, au quotidien gratuit 20 minutes. «Le plus important pour moi, c'est de ne pas voir Jean-Marie le Pen au deuxième tour, comme en 2002. Il y a une autre possibilité que de s'abstenir ou voter Front national», a-t-il souligné. Et de préciser: «Ce sont les électeurs de Le Pen qui m'intéressent, mais pas lui.» Pour l'instant, tout laisse croire qu'il n'y aurait pas d'arrangement entre les candidats qui qualifient cette manoeuvre de «combinaison sur le dos des électeurs». En politique, tout reste possible. Selon les intérêts des uns et des autres.