Des médicaments «douteux» pour le traitement du diabète circulent en Algérie. Importés du Machrek arabe, ces médicaments sont vendus illicitement au marché noir à des prix exorbitants allant jusqu'à 15.000DA, a affirmé, jeudi, le président de la Fédération nationale des diabétiques (FND), Nourredine Boucetta qui cite le Ansouli et Sugar et accuse les chaînes satellitaires arabes d'accompagner ces pratiques frauduleuses sans inquiétude aucune. Au cours d'une conférence de presse tenue au siège de la fédération, M.Boucetta dénonce et appelle les pouvoirs publics à mettre un terme à cette situation dangereuse pour la santé du malade. L'orateur pointe le doigt contre les charlatans de la médecine traditionnelle qui pullulent surtout à Oum El Bouaghi, Timimoun, Tiaret et Adrar. Il a rappelé que la médecine traditionnelle est «impuissante» dans le traitement, et encore moins, dans la guérison de cette maladie. Le président de la FDN dont la création remonte à 1993 a, par ailleurs, plaidé pour l'insertion des diabétiques dans le filet social afin de bénéficier de l'allocation forfaitaire de solidarité (AFS) et de l'indemnité d'intéressement général (IIG). Ces deux indemnités sont respectivement de 1000 et 3000DA. Il a, en outre, prôné la généralisation à travers tout le pays, de la carte de gratuité des médicament, afin de permettre aux diabétiques de se procurer le traitement «là où il se trouve.» A noter que l'Algérie compte 2,5 millions de diabétiques, dont 10% d'insulino-dépendants. C'est un chiffre assez élevé, d'autant plus qu'un million de personnes ignorent leur maladie. Pour mémoire, le diabète est une maladie grave qui, sans traitement approprié, peut être à l'origine de maladies cardiaques, de cécité, d'impuissance, voire d'amputation des membres. L'Algérie fabrique de l'insuline depuis 2006. L'unité Saidal, basée à Constantine, est la première du genre à l'échelle arabe et africaine et la cinquième au monde. Elle devrait livrer, annuellement, 5 millions de flacons d'insuline alors que la demande nationale ne dépasse pas les 3 millions. Le coût des soins avoisine les 15 millions de dollars par an. Devant ce succès dans la production de l'insuline en Algérie, il est pour le moins curieux que soit autorisée une importation frauduleuse de ce produit. Malgré l'ouverture du marché et la prochaine entrée de l'Algérie à l'OMC, ce qui gêne une action contre «l'importation», comme rappelé par le ministre de la Santé, Amar Tou, en mars 2006 à Constantine, on estime que le marché délicat du médicament devrait subir, tout au moins, un contrôle rigoureux car il y va de la vie de nos concitoyens. La charte de l'OMC n'autorise certainement pas l'introduction de produits dangereux pour la santé de l'homme, loin de là.