Nosferatu, une symphonie d'horreur est une des oeuvres les plus connues de l'époque des films en noir et blanc. Avec Nosferatu Friedrich, Wilhelm Murnau adapta la fameuse histoire de Dracula dans le style expressionniste des années 20 et devint alors le fondateur du genre de films d'horreur. Malgré le sous-titre Symphonie de l'horreur, il manquera au film, une composante devenue évidente aujourd'hui: le son. Nosferatu sera alors de nouveau doté de son. L'institut Goethe s'y engagera et veillera à ce que cela devienne possible. Ce fut le cas dimanche dernier où un travail original, décliné sous forme d'un ciné-concert à été présenté. C'est ainsi que deux artistes allemands, le duo acoustique Susan et Martin Weinert, issu du groupe berlinois Kuss, ont entrepris un travail de fusion avec des jeunes musiciens algériens, Kamel Deramchi, Djamel Chergui, Nabil Touat, Hamza Boudjenak. Le travail se fera en atelier pendant une semaine et sera dirigé par les deux artistes allemands. Amine Idjer, jeune artiste, comédien et parolier accompagnera le film en traduisant en arabe, l'ambiance du film, entre textes et mimiques ponctués de rire sardoniques pour accentuer le caractère de chaque personnage. La guitare acoustique en contrebas de la scène, croisera ainsi ses douces riffs à la volupté mélodique de la flûte et le son du karkabou, notamment. Deux univers mélodiques qui combineront leur aubade et vous donneront à savourer un bon mélange, surtout lorsque, par moment, on oubliait que la musique provenait de l'extérieur mais pas du film. Une gageure difficile cependant à réaliser, toutefois, appréciée par le public et saluée pour son effort. Les jeunes Algériens très friands de musique gnawa ont en eu aussi pour leur compte puisqu'à la fin de la projection, ce fut place à la musique en exclusivité. Le public exulte enfin. Il a retrouvé peut-être ses marques originelles...Le quatuor berlinois Kuss n'est pas à sa première prestation en Algérie. A l' étranger, Il s'est produit sur plusieurs podiums, de la philharmonie berlinoise à la Carnegie hall New York. En plus des concerts sur scène, le quatuor Kuss vise aussi, à travers le programme qu'il présente aux élèves dans les écoles sous forme de concerts -débats, à éveiller chez les jeunes, l'intérêt pour la musique de chambre et ainsi, passionner un public nouveau. Un nouvel album du quatuor vient de paraître chez Sony BMG. Il sera suivi en automne prochain d'un autre intitulé: La rencontre Renaissance-Temps moderne.