«La non-concrétisation des promesses du gouvernement quant au soutien du prix de la poudre de lait» est la cause invoquée. La pénurie de lait resurgit de nouveau. Les producteurs privés du lait en sachet ont décidé, encore une fois, d'arrêter leur activité et ce, à partir d'aujourd'hui. Une décision prise à l'issue d'une réunion qui a regroupé, mardi dernier, tous les producteurs privés à l'échelle nationale. Et pour cause, la «non-concrétisation des promesses du gouvernement quant au soutien du prix de la poudre de lait», selon M.Abdelouahab Ziani, président de la Fédération nationale de l'industrie agroalimentaire, filière lait de la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa), contacté, hier, par l'Expression. Les industriels du lait ne veulent plus produire à perte, clame-t-il. Ces derniers ont, rappelle-t-on, repris la production du lait en sachet en avril dernier, après près d'un mois de blocage qui a provoqué une crise nationale. «Cependant, la production continue et nous ne voyons rien venir quant au soutien des prix par l'Etat et la compensation des pertes subies suite à la hausse du prix de la poudre de lait sur le marché international», déplore M.Ziani. Pour ce qui est des réactions des autorités concernées sur ce problème, il dira que «chacune renvoie la balle à l'autre». Il faut souligner que la poudre de lait importée sera rétrocédée aux opérateurs privés à la fin du mois de juin prochain. Cependant, dans l'intervalle qui nous sépare de cette date, les opérateurs privés ne peuvent plus supporter la perte, estime-t-il. Pour rappel, l'approvisionnement en lait était fortement perturbé à l'échelle nationale et plus particulièrement, au niveau de la capitale, en mars dernier. L'augmentation des prix de la poudre de lait sur le marché international a ainsi poussé les producteurs privés, qui réclamaient la libération des prix, à cesser leur activité. Le gouvernement avait alors décidé d'accorder une subvention de 10,6 milliards de dinars afin de compenser l'écart entre le prix à l'importation de la matière première et le prix administré. Une décision qui visait à maintenir inchangé le prix public du sachet d'un litre à 25DA. Des instructions ont été données à la Banque de l'agriculture et du développement rural (Badr) pour débloquer les fonds nécessaires sous garantie du Trésor public, avait annoncé, au mois d'avril, le grand argentier du pays, M.Mourad Medelci. Le plus grand transformateur de lait, le groupe Giplait a été chargé de l'opération d'importation et de distribution de la poudre de lait aux transformateurs privés, à un prix subventionné, avec certaines conditions. «La poudre de lait ne sera cédée aux transformateurs, à un prix subventionné, qu'à la condition qu'elle soit destinée, exclusivement, à la production du lait et non aux produits dérivés, et que le sachet de lait soit vendu au prix public de 25DA», avait averti M.Medelci.