«Il apportera un soutien fort aux relations algéro-françaises». Proche de Nicolas Sarkozy, l'ancien préfet du Jura, Aïssa Dermouche, livre à L'Expression son point de vue sur le nouveau président de la France et la prochaine politique de l'Elysée vis-à-vis du monde arabe et de l'Algérie. L'Expression: Etant proche de Nicolas Sarkozy, pensez-vous que celui-ci adoptera la même politique que Charles de gaulle et Jacques Chirac, vis-à-vis du monde arabe? Aïssa Dermouche: Nicolas Sarkozy est un homme de droite. Il a été élevé, politiquement, dans le courant gaulliste. Il suffit de jeter un oeil sur son parcours politique pour bien comprendre sa ligne. Jacques Chirac a été son «père» en politique. Tout au long de sa campagne et même après son élection, il a toujours lancé un message de partenariat et de coopération envers tous les pays. Il privilégie les relations d'Etat à Etat. Il souhaite collaborer avec tous les Etats. Donc, sa politique s'inscrit dans la même logique que ses aînés de droite. A mon sens, il gardera le même principe que ceux-ci. Je dirai plus, il apportera un nouveau souffle et une nouvelle dynamique aux relations internationales en général. Qu'apportera de nouveau Nicolas Sarkozy aux relations algéro-françaises? Les relations entre les deux pays sont excellentes. La France a toujours un regard particulier envers l'Algérie. Comme je viens de le souligner, M.Sarkozy a les mêmes idées politiques que Charles de Gaulle et Jacques Chirac. Lors de sa récente visite en Algérie, Sarkozy s'est entretenu avec le président Bouteflika. Il a même conclu un accord avec lui. Le connaissant, je dirai que «Sarkozy est un homme de parole et de courage qui a toujours assumé sa responsabilité». Son objectif, dans ce cadre, est d'apporter un soutien fort aux relations entre l'Algérie et La France. Et cela dans tous les domaines. Aussi bien sur le plan sécuritaire qu'économique. Sachez qu'il a un regard particulier sur l'Algérie. Il cherche à développer davantage la coopération économique et la collaboration sécuritaire avec l'Algérie. A mon avis, il jouera un rôle très important dans la promotion des relations entre Alger et Paris. Pensez-vous que l'Algérie et la France vont signer le fameux traité d'amitié? Sur ce point, je ne saurai vous répondre. Mais, je dirai, toutefois, que ça pourrait bien marcher. Sincèrement, le projet du traité d'amitié est une belle chose pour les deux pays. Maintenant, comment faire pour y arriver, je ne sais pas. Comment analyser vous la politique d'immigration proposée par le nouveau président? Sarkozy ne fait pas d'amalgame. Il a promis de traiter toutes les situations au cas par cas. Il impose quelques critères pour venir en France. Par exemple, sur les regroupements familiaux, il exige de remplir quelques conditions. Cela dans l'intérêt de tout le monde. Les gens qui viennent s'installer en France aspirent à vivre de façon prospère et dans une certaine stabilité, mais pas dans la souffrance. Il propose un logement et un travail pour le bien-être de la famille. Je trouve que c'est une belle chose pour les familles désirant vivre dans l'Hexagone.