Au quatorzième jour, la scène politique reste exagérément plate La campagne électorale, qui entre dans sa phase terminale, n'a finalement guère suscité d'engouement. Au quatorzième jour, la scène politique reste exagérément plate, juste réveillée de temps à autre par les meetings des chefs de parti. En revanche, les murs de nos cités ploient sous les affiches qui se livrent une bataille au finish! Le matin, par exemple, ce sont les affiches du RND et vers le début de l'après-midi, les affiches de l'ANR-UDR chassent les premières, ensuite celles de le l'ANR sont, à leur tour, chassées par celles du RCD et la nave va! Ainsi les murs de la ville de Tizi Ouzou, qui aspiraient à un peu d'égard et de repos, après avoir vécu les années du Printemps noir et s'être refait une santé ont, de nouveau, été la proie des pollueurs. En effet, si les panneaux officiellement réservés à l'affichage ont été désertés, il n'en est pas de même pour les murs des villes et des villages qui croulent sous les affiches. II y en a de toutes les couleurs et de tous les partis alors que le ministère de l'Intérieur a rappelé l'interdiction des affichages sauvages, les partis et candidats semblent n'en avoir cure, et du FLN au RCD, en passant par le MSP, le RND, le MNE et les candidats indépendants, tous semblent affectionner les murs des établissements publics et/ou privés, au grand dam des services du nettoiement. Ces derniers sont contraints de faire des tournées supplémentaires. Ainsi, et chaque jour que Dieu fait, l'équipe de lacération composée de jeunes désoeuvrés passe et réduit ces affiches en lambeaux. Une liste indépendante a, d'ailleurs, compris le jeu et a délégué un de ses candidats pour surveiller ses affiches. Peine perdue, car à peine avait-il le dos tourné que les affiches, jalousement gardées, ont subi les affronts des nettoyeurs. Les sommes d'argent englouties dans cette campagne d'affichage sont énormes. Cette dépense semble cependant inutile, au regard du peu d'intérêt suscité par ces affiches, lesquelles sont généralement très mal conçues et donc de peu de rapport, auprès des citoyens. Les meetings, pour leur part, ne regroupent que très peu de citoyens et plusieurs partis, notamment ceux n'ayant pas de réelles attaches localement; ont été obligés d'annuler plusieurs rencontres et meetings. Rien qu'à Tizi Ouzou certaines listes se sont trouvées devant le dur choix de... laisser pérorer leurs candidats devant quatre à cinq citoyens mi-ennuyés, mi-amusés ou d'annuler leurs meetings. Les grosses cylindrées ne sont pas épargnées par cette désaffection citoyenne; mais elles ont essayé de parer au plus pressé en évitant de tenir des meetings à Tizi Ouzou-ville, laissée à leurs ténors, ou encore en convoyant des militants d'une région à une autre afin de ne pas friser le...ridicule. Seuls les chefs de parti attendus, à l'image de ceux qui sont déjà passés à Tizi Ouzou, comme Louisa Hanoune et Ahmed Ouyahia, Saïd Sadi, Amara Benyounès ainsi que Belkhadem et Boudjerra Soltani, pourraient faire bouger la foule et faire, en sorte, que cette morne campagne prenne quelques couleurs!