Le souverain wahabite effectue, jeudi prochain, une visite officielle au Maroc. Le roi d'Arabie Saoudite, Abdallah Ben Abdelaziz, effectue, à partir de jeudi prochain et pour trois jours, une visite officielle au Maroc. Ce sera là la première sortie maghrébine du souverain saoudien depuis son accession au trône wahabite et elle intervient peu après celle de l'émir du Koweït. Les monarques du Golfe affluent ainsi à Rabat. Le roi Abdallah visitera le Maroc à l'invitation de son homologue chérifien, le roi Mohamed VI, selon un responsable marocain. Il y sera question, certes, des relations bilatérales entre les deux pays -l'Arabie Saoudite reste le premier soutien de Rabat par une aide financière conséquente- mais aussi du Proche-Orient avec comme points d'ordre le plan de paix adopté par le dernier Sommet arabe à Riyad, et le Sahara occidental, l'Arabie Saoudite soutenant la position marocaine sur ce dossier. En tout état de cause, cette visite intervient au moment-clé où le dossier sahraoui revient à l'ordre du jour des institutions internationales, notamment les Nations unies, lesquelles ont récemment réitéré la nécessité de l'organisation d'un référendum d'autodétermination pour le peuple sahraoui. Le conflit du Sahara occidental est, aujourd'hui, le dernier dossier (pour ce qui concerne l'Afrique) de décolonisation encore ouvert sur la table des Nations unies. En réaffirmant, le 30 avril dernier, le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, l'ONU aura, surtout, encore une fois, confirmé un droit réaffirmé par plusieurs résolutions du Conseil de sécurité. Or, l'avenir du Sahara occidental n'est pas nécessairement lié à celui du Maroc. D'ailleurs, dans un entretien à l'agence APS, le ministre délégué de la Rasd pour l'Europe, Mohamed Sidati, a affirmé que «l'exercice par le peuple sahraoui de son droit à l'autodétermination constituera ''l'élément-clef '' dans les négociations directes» devant avoir lieu sous les auspices des Nations unies entre le Front Polisario et le Maroc. M.Sidati indique d'autre part, que la résolution adoptée par le Conseil de sécurité des Nations unies le 30 avril dernier «établit le contenu et les contours de ce que devraient être ces négociations, comment permettre l'autodétermination du peuple du Sahara occidental. C'est l'élément clef de cette résolution». Le ministre sahraoui a, toutefois, averti que «si le Maroc persiste dans ses interprétations tendancieuses et dans sa volonté de vouloir dévier les choses de leur cours normal, cela voudrait dire que l'épreuve continuera, que nous allons affronter des moments difficiles et que les peuples de la région seront, malheureusement, frustrés d'une occasion historique et d'une opportunité qui auraient permis véritablement l'avènement d'une solution définitive et, par voie de conséquence, la relance de la dynamique du Maghreb et la convivialité entre ses peuples». Regrettant la position pro-marocaine adoptée jusqu'ici par la France, le ministre sahraoui a formulé le voeu qu'à la faveur de l'élection de son nouveau président, Paris adopte une position qui soit «au diapason de celle de la majorité des pays de la communauté internationale et de la majorité des pays membres du Conseil de sécurité», et oeuvre à une «solution pacifique». M.Sidati a, par ailleurs, estimé que «personne ne peut comprendre que l'Espagne, liée par des relations si denses avec le Sahara occidental et pour être, moralement et historiquement, responsable de sa tragédie, puisse se confiner dans l'abstention lorsqu'il y a une résolution soutenant le droit à l'autodétermination, d'autant plus que l'abstention est interprétée aujourd'hui par le Maroc comme favorisant sa politique expansionniste». «Personne ne peut comprendre la précipitation manifestée par l'Espagne dans son soutien à une pseudo-solution (plan d'autonomie) unilatérale, contraire au droit international, qui passe outre le droit à l'autodétermination et fait table rase de ce qui a été accompli par les Nations unies» a encore dit le ministre délégué de la Rasd.