Le directeur du Théâtre national algérien a convié la presse mercredi pour lui dresser le bilan de «Rencontre nationale du théâtre.» La manifestation s'est déroulée du 2 au 11 février dernier et devait confronter 25 représentations nationales aux directeurs de sites français. Ainsi, ces derniers pouvaient, à loisir, choisir les spectacles qui les arrangeaient pour les héberger dans le cadre de l'Année de l'Algérie en France, prévue en 2003. M.Saïd Bensalma, chargé de la préparation de cette rencontre, est revenu sur les modalités de sélection qui ont permis de dégager les 25 représentations à l'honneur parmi les 75 troupes auditionnées. L'opération a débuté en septembre dernier et a permis, grâce à la contribution de plusieurs structures culturelles et un groupe de correspondants, de recenser les différentes troupes et les coopératives théâtrales disséminées sur le territoire. Selon M. Ziani Cherif-Ayad, les spectacles devaient répondre à certains critères. Pour une participation représentative de la culture algérienne, les oeuvres ayant eu recours aux textes des piliers de la pensée théâtrale du pays tels Kateb Yacine et Abdelkader Alloula ont eu les faveurs du comité de sélection. La présence de la poésie populaire a, elle aussi, été un élément déterminant dans le choix des productions. Le directeur du Théâtre national avoue que le produit exposé au cours de la Rencontre «présentait» quelques imperfections dues en grande partie au manque de moyens et de formation, mais «une matière existe», ce qui semble être pour lui la récolte décisive de la «Rencontre». «Nous allons accompagner professionnellement ces compagnies pour faire un travail avec eux à moyen terme», promet ensuite M.Ziani. Certain que les petites troupes repérées au cours des préparatifs de la Rencontre constituent la bouée de sauvetage pour le Théâtre algérien, il préconise la tenue d'une manifestation intitulée «Jeune Art» où des spectacles seront présentés au Théâtre Mahieddine Bachtarzi par cycle de 15 jours. Il insistera aussi sur la nécessité de faire des Théâtres régionaux un espace où seront accueillies les petites expériences. L'Année de l'Algérie en France, quant à elle, devra insuffler une autre façon de travailler en ouvrant la pratique théâtrale vers ce qui se fait à l'étranger, tout en espérant que cette ouverture ne s'arrêtera pas fin 2003. M.Ziani Cherif-Ayad a profité du rendez-vous théâtral de février dernier pour annoncer son retour sur la scène, en tant que metteur en scène, avec la pièce Un été de cendres.