Le parti s'engage à soumettre des projets de loi dès l'installation de la nouvelle Assemblée. «Même si l'on n'obtient pas la majorité, le groupe parlementaire du RND pèsera de tout son poids durant la prochaine législature pour réaliser les promesses qu'il a tenues durant la campagne électorale», rassure M.Chihab Seddik, membre du secrétariat national et classé n°2 sur la liste du RND à Alger. Sur le chapitre des promesses justement, d'aucuns n'ignorent que celles tenues par ce parti sont les plus «attrayantes». Une prime pour les écoliers, une autre pour les chercheurs, une baisse des impôts, une ligne de crédit-logement pour les fonctionnaires, une grille de salaires particulière pour les cadres. Le RND a innové sur le plan du discours électoral. Une stratégie bien étudiée: «C'est une façon pour notre parti de construire une société homogène et stable au lieu de verser dans les slogans stériles», soutient-il. Mais le RND est-il en mesure d'assumer ce rôle jusqu'au bout, autrement dit, sera-t-il capable de traduire les promesses en textes de loi à l'APN? A ce sujet, le parti s'engage à soumettre des projets de loi dès l'installation de la nouvelle Assemblée, même si les autres partis n'y adhèrent pas. «Vous n'êtes pas sans savoir que pour qu'une proposition de loi soit étudiée par les commissions concernées, elle a besoin de l'adhésion de 20 députés seulement.» Et sur ce plan, le RND est sûr de dépasser ce nombre. Une appréciation qui ressort de la campagne menée sur le terrain par les candidats et le chef de parti qui a prêté main-forte à ses cadres en animant plus d'une soixantaine de meetings pendant 20 jours. «La campagne du RND a été marquée par la stabilité de son discours et le courage de ses engagements.» Ce qui lui fait croire que les chances du parti d'améliorer le score de 2002 sont «réelles». Des millions d'Algériens se reconnaissent dans le programme du RND, a soutenu Ouyahia, à l'occasion de ses différentes sorties. «Libéré» de ses engagements gouvernementaux, Ouyahia, tout en assumant un rôle de soutien à la démarche du président de la République pour assurer la stabilité et le développement économique et social du pays, a présenté aux électeurs 140 propositions englobant tous les secteurs d'activité, insistant, en particulier, sur la lutte contre la pauvreté et le chômage par la promotion de l'investissement productif et l'exploitation des potentialités hors hydrocarbures, comme l'agriculture. Son bras droit estime que le chef du parti a eu le mérite «de ne pas caresser dans le sens du poil, en présentant de véritables arguments». Ouyahia est allé plus loin, remettant en cause le discours de son allié et successeur au gouvernement, M.Abdelaziz Belkhadem, auquel il reproche de tenir un discours populiste et de s'approprier un bilan économique, monté en partie par le chef du RND. Sans aller jusqu'à embrasser le slogan du MSP «l'année 2007 est celle de la concurrence et n'ont pas de l'alliance», Ouyahia, qui s'était longtemps placé sur la défensive, a contre-attaqué durant ces derniers jours, contribuant ainsi à donner un semblant d'ambiance à une campagne qui n'a pas réussi à mobiliser les citoyens. Il ressort aussi de la campagne du RND, cette volonté de redonner à la chambre basse sa véritable mission de contrôle de l'Exécutif, conscient peut-être que ce pouvoir lui échappera le 18 mai. «L'Exécutif doit être sous le contrôle de l'APN», atteste notre interlocuteur. Il l'est bien évidemment sur le plan organique, en vertu de la Constitution. Mais sur le terrain, cette option n'a jamais été respectée. Aujourd'hui, le secrétaire général du RND, dans son ultime sortie électorale avant le 17 mai, tentera de convaincre, à partir de 15 heures les Algérois, à l'occasion d'un meeting qu'il animera à la salle omnisports à Staouéli. Le parti est très optimiste sur ses chances et ambitionne d'effacer «sa traversée du désert» des cinq dernières années, qui a profité à son rival, le FLN.